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Publié le 25 Mai 2023

Commission du Crif - La Commission du Souvenir a reçu Alain Nedjar, Président du Cercle de généalogie juive

La Commission du souvenir du Crif a reçu le 11 mai 2023 Alain Nedjar, Président du Cercle de généalogie juive.

Dans un exposé passionnant, il a rappelé que l’histoire de la dispersion juive a rendu difficile la recherche généalogique et l’idée prévaut que c’est impossible. La transmission de l’histoire familiale repose en général sur la mémoire et le narratif des parents proches. Or, la mémoire n’est pas infaillible, le narratif est souvent incomplet. Il en va de même des souvenirs qui sont sensitifs et ne peuvent se transmettre que dans une dimension appauvrie puisque qu’on ne peut transmettre une émotion, une sensation... La photographie a la même limite ; elle ne peut pas rendre l’ambiance. La mémoire personnelle peut rapidement être idéalisée, déformée, peu conforme au réel. La généalogie peut redonner une cohérence à l’histoire familiale. Quelle est notre histoire intime et familiale ? Cette question est une interrogation centrale de nos existences. En particulier dans le monde juif où une des questions les plus fréquemment posée est « d’où viens-tu ? ». On peut y répondre la plupart du temps, mais ce que nous savons de nos familles dépasse rarement deux générations. Nous savons où sont nés nos grands-parents, mais au-delà, c’est la terre inconnue et s’il semble vain de chercher c’est parce qu’on ne sait pas comment ni où chercher.

Or, Alain Nedjar le souligne, savoir d’où l’on vient est essentiel, notamment pour la sécurité psychique, cela peut même parfois devenir une thérapie. C’est le cas notamment pour ceux qui sont orphelins.

On y découvre aussi parfois des choses assez dramatiques, ces choses que la famille ne raconte pas… C’est en travaillant sur sa généalogie qu’Alain Nedjar a découvert qu’un membre de sa famille a été déporté à Auschwitz par le premier convoi.

La recherche généalogique cimente la mémoire et contrairement à l’idée commune les archives juives existent bel et bien. Elles n’ont pas forcément été détruites ; elles ont parfois été stockées.

Le Cercle de généalogie juive est animé par des équipes de bénévoles qui n’hésitent pas à voyager pour aller consulter les archives.

C’est donc un travail absolument remarquable qu’Alain Nedjar et son épouse ont initié. Il fallait beaucoup de passion et de curiosité intellectuelle pour y parvenir, et de cela, ni l’un ni l’autre ne manque.

La généalogie est accessible à tous et le Cercle de généalogie juive apporte tout son savoir-faire à ceux qui veulent aller à la rencontre de leurs existences.

 

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