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Publié le 18 Juillet 2022

Crif - Hommage aux victimes de l’attentat terroriste contre le centre juif AMIA

Yonathan Arfi, Président élu du Crif, a participé à la commémoration organisée par Son Excellence Leonardo Costantino, Ambassadeur d’Argentine en France en hommage aux victimes de l’attentat contre l’AMIA (Association Mutuelle Israelite d'Argentine).

Il y a 28 ans, le 18 juillet 1994, à Buenos Aires, le centre juif AMIA (Association Mutuelle Israélite d'Argentine) était victime d’un attentat à la voiture piégée. Cette attaque avait provoqué la mort de 85 personnes et fait plus de 300 blessés.

L’attentat de l’AMIA a été l’attaque la plus meurtrière contre la communauté juive d’Argentine, et justice n’a toujours pas été rendue. Les auteurs présumés n’ont toujours pas été jugés.

Yonathan Arfi a marqué la compassion et la solidarité du Crif et le souhait réitéré que ce crime terroriste ne tombe ni dans l’oubli, ni dans un déni de justice.  L’oeuvre de mémoire ne prend tout son sens que dans l’œuvre de justice.

Cette cérémonie s'est également déroulée en présence de S.E Yaël German, Ambassadrice d'Israël en France.

 

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S.E Yaël German, Ambassadrice d'Israël en France, Son Excellence Leonardo Costantino, Ambassadeur d'Argentine en France et Yonathan Arfi, Président du Crif

 

Voici le discours prononcé par Yonathan Arfi : 

"Monsieur l'ambassadeur d'Argentine,

Madame l'ambassadrice d'Israël,

Messieurs les ambassadeurs,

Chers amis,

85 morts et plusieurs centaines de blessés : tel est le bilan très lourd de l’attentat perpétré le 18 juillet 1994 à Buenos Aires, contre le centre juif AMIA (Association Mutuelle Israélite d'Argentine).

Cet acte terroriste antisémite reste l’attentat le plus meurtrier à la fois dans l’histoire de l'Argentine et dans celle des Juifs de Diaspora depuis la Shoah.

Lors d’un séjour en Argentine en 2014, nous avons pu nous entretenir avec les dirigeants de l’AMIA : ils nous ont fait part alors de leur espoir qu'un jour se tienne le procès des auteurs présumés de l’attentat, à savoir l’Iran et ses services.

Aujourd’hui, ce centre, l’AMIA, est protégé 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, comme d'autres structures communautaires : écoles, synagogues etc. Cela n’a rien de rassurant de constater que nous, Juifs de France, vivons aussi avec cette menace. Car le terrorisme ne connaît pas de frontières : il frappe partout et nous avons connu aussi cette violence, récemment comme il y a plus longtemps. Rappelons-nous ainsi, pour les attentats les plus anciens, que nous allons commémorer le 9 août prochain les 40 ans de l’attentat de la rue des Rosiers et que nous nous trouvons ici à quelques pas de la rue Copernic, théâtre d'un autre attentat antisémite, le 3 octobre 1980.

28 ans après l’attentat commis contre l’AMIA, la vérité n’est toujours pas établie et les coupables ne sont toujours pas traduits en justice. Alors, oui, nous nous posons la question de savoir si les auteurs présumés de l’attentat ont bénéficié de soutiens. Nous nous demandons comment et pourquoi les accusés iraniens ont jusqu’à présent échappé à la justice.

Monsieur l'ambassadeur d'Argentine, le Crif  vous remercie non seulement de commémorer chaque année ce triste anniversaire mais aussi de nous y associer. Et mon ami et prédécesseur, Francis Kalifat, président du Crif pour encore quelques jours, qui n'a pas pu être présent aujourd'hui, vous transmet sa reconnaissance pour ce combat que vous portez et ses fidèles amitiés.

Nous savons que vous souhaitez tout autant que nous que les coupables soient poursuivis et traduits en justice. Cette commémoration que vous organisez chaque année est la preuve authentique que l’Argentine veut comme nous que ce crime terroriste ne sombre ni dans l’oubli, ni dans un déni de justice, ni ne soit l'objet d'un calcul politique. L’œuvre de Mémoire ne prend tout son sens que dans l’œuvre de justice.

Nous sommes présents aujourd’hui à vos côtés, comme les années précédentes, en solidarité avec le peuple argentin tout entier et en particulier avec les Juifs d’Argentine visés par cet attentat. Nous savons, nous Juifs de diaspora, que nous restons à tout moment une des cibles privilégiées de ce terrorisme-là, qui vise les Juifs parce qu’à travers eux, c’est l’Etat d’Israël qu’ils veulent toucher.

Nous pensons aujourd'hui particulièrement aux familles des victimes et à leur deuil impossible. Nous voulons que justice soit rendue, car il n’y a pas de pire encouragement à la pratique du terrorisme que ne pas juger et punir les coupables. Trop souvent dans l'Histoire, les intérêts des Etats ont dépassé les intérêts des peuples. Pour l'AMIA,  nous ne pouvons imaginer autre chose, au bout du chemin, que l’éclat de la vérité.

La recherche de la vérité, c’est ce qui fait la grandeur d’une Nation.

Je vous remercie."

Yonathan Arfi, Président du Crif