Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Discours de Yonathan Arfi à l'occasion du colloque de l'OSE et du Crif le 12 novembre 2025

17 Novembre 2025 | 78 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Martine Ouaknine est adjointe au Maire de Nice, déléguée au devoir de mémoire, à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, conseillère métropolitaine et départementale, présidente honoraire du Crif Sud-Est.

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

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Antisémitisme

A force de tenir des raisonnements primaires, ami de Gôôôôche, tu es devenu primaire

Ce soir, jeudi 22 octobre, France 3 diffuse à 23h15 « Profs en territoires perdus de la République ? »

Article de Dr Bruno HALIOUA Secrétaire Général de l’AMIF (Association des Médecins Israélites de France)

" Une France antijuive ?
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07 Mai 2015
Catégorie : Antisémitisme

"Une France antijuive ? "est le dernier livre de Pierre-André Taguieff. Marc Knobel rend hommage au talent et au courage de l'auteur à travers cette tribune.

Portrait de Invité
3 Questions à Marc Knobel
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17 Avril 2015
Catégorie : Antisémitisme

Les auteurs du Blog du Crif se prêtent à un exercice de questions réponses " 3 Questions à ..."

Marc Knobel historien- chercheur nous parle donc de son engagement dans la lutte contre l'antisémitisme.

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Crédits photo : ©Alain Azria

Mercredi 12 novembre, l’OSE et le Crif ont organisé, dans la salle Colbert de l’Assemblée nationale, un colloque intitulé « Des enfants, des destins. De Buchenwald à l’OSE, se reconstruire après la Shoah », à l’occasion du 80ᵉ anniversaire de la libération des camps. Le président du Crif, Yonathan Arfi, y a prononcé un discours rendant hommage aux enfants victimes de la Shoah et rappelant le rôle déterminant de l’OSE dans leur protection et leur reconstruction.

 

Cher Arié Flack,

Cher Eric Ghozlan, chère Katy Hazan,

Chers « enfants de l’OSE » devenus grands,

Mesdames messieurs,

Chers amis,

 

Il y a des chiffres qui donnent le vertige : durant la Shoah, un million et demi d’enfants juifs ont été assassinés.

Parmi eux il y avait des sourires qu’on n’oublie pas : celui, éternel, d’Anne Frank.

Des visages terrorisés qui nous hantent : celui du petit enfant du ghetto de Varsovie qui lève les bras en signe de reddition.

Des photos qui figent pour l’éternité l’insouciance de l’enfance : celle des 44 enfants d’Izieu.

Il y a aussi les orphelins de Janusz Korczak qui partent avec lui vers la mort. Mila Racine qui refuse d’être évadée par peur de représailles sur les enfants qu’elle tentait de faire fuir.

Et bien-sûr les 4815 enfants du Vel d’Hiv.

***

 

Être enfant c’est la condition la plus vulnérable de la vie humaine. Sans adulte aimant et bienveillant autour de lui, l’enfant est à la merci de la violence du monde.

Être enfant durant la Shoah, c’est donc une condamnation absolue. Le propre d’un génocide ce n’est pas d’assassiner aussi les enfants, c’est assassiner d’abord les enfants. Dans un crime génocidaire, l’enfant n’est pas une victime collatérale, elle est la victime numéro 1. Sans enfant, pas d’avenir. Sans enfant, c’est l’extinction d’une civilisation.

Alors, le colloque qui se termine aujourd’hui consacré aujourd’hui au retour des 426 enfants de Buchenwald nous rappelle en miroir qu’il n’y a pas de plus belle cause au monde que la cause des enfants.

Cette cause des enfants est précisément la vocation de l’OSE. L’OSE que je chéris tant, et où je siège - trop rarement malheusement ! - au Conseil d’administration.

L’OSE, hier et aujourd’hui, a sauvé et sauve encore beaucoup d’enfants. Ceux de Buchenwald accueillis par la France et confiés à l’OSE ont pu retrouver l’apprentissage progressif de la vie. Pour certains elle fut glorieuse : comment ne pas penser, bien-sûr, à Elie Wiesel, prix Nobel de la Paix qui dit un jour « C’est grâce à l’OSE que j’ai pu faire ce que j’ai fait ».

Pour d’autres, la vie fut sans doute bien plus anonyme et en apparence ordinaire. Mais quand on sort de l’enfer nazi à 10, 12 ou 15 ans, une vie ne peut être banale : les choses les plus anodines de la vie sont déjà d’immenses victoires.

L’OSE a tout fait pour éviter la déportation des enfants : des homes d’enfants aux réseaux de sauvetage du réseau Garel, des placements dans des familles non juives aux passages en Suisse ; tout a été mis en œuvre pour limiter les arrestations suivies inexorablement de la déportation.

A l’heure où une vague d’antisémitisme inédite depuis la Shoah déferle sur notre pays, je constate qu’il frappe désormais en particulier les enfants. Je pense aujourd’hui à la jeune fille de 12 ans victime d’un viol antisémite à Courbevoie. Je pense aux écoles de France où la haine des Juifs s’est répandue. Je pense au chiffre glaçant de 16 % des élèves de 11 à 18 ans en France qui refuseraient de nouer une relation amicale ou sentimentale avec un élève juif. Voilà le monde dans lequel vivent les enfants juifs d’aujourd’hui.

Alors, plus que jamais, notre responsabilité d’adultes et d’institutions est de protéger les enfants, les préserver, les encourager. Avant de nous quitter, je tiens d’abord à vous remercier tous très chaleureusement d’être venus si nombreux aujourd’hui.

Et tout particulièrement, je remercie ces enfants devenus d’immenses adultes face auxquels nous nous sentons si petits : Izio Rosenman, Léon Lewkowicz, David Perlmutter, mais aussi Edmond, Dora, Maurice, Suzanne, merci de nous avoir fait l’honneur d’être là.

Je vous remercie.

 

Yonathan Arfi, président du Crif