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Publié le 18 février dans France Culture
Avec Terres de sang. L’Europe entre Hitler et Staline, best-seller publié chez Gallimard en 2012, Timothy Snyder a renouvelé de manière décisive l’historiographie du continent européen durant les années 1930 et 1940. Dans cette somme passionnante, 1941 apparaît comme l’année pivot pour saisir les relations entre les systèmes nazi et soviétique. L’historien américain revient sur les grands enjeux de cette année décisive dans le cours de la Seconde Guerre mondiale et du destin des Juifs européens.
"Voici l’histoire d’un meurtre politique de masse." C’est par ces mots que Timothy Snyder entame le récit de la catastrophe au cours de laquelle, entre 1933 et 1945, 14 millions de civils, principalement des femmes, des enfants et des vieillards, ont été tués par l’Allemagne nazie et l’Union soviétique stalinienne. Tous l’ont été dans un même territoire, que l’auteur appelle les "terres de sang" et qui s’étend de la Pologne centrale à la Russie occidentale en passant par l’Ukraine, la Biélorussie et les pays Baltes. Plus de la moitié d’entre eux sont morts de faim, du fait de deux des plus grands massacres de l’histoire : les famines préméditées par Staline, principalement en Ukraine, au début des années 1930, qui ont fait plus de 4 millions de morts, et l’affamement par Hitler de quelque 3 millions et demi de prisonniers de guerre soviétiques, au début des années 1940. Ils ont précédé l’Holocauste et, selon Timothy Snyder, aident à le comprendre.
Une rencontre enregistrée en janvier 2021, dans le cadre du cycle L'histoire au présent : 1941, la décision.
Timothy Snyder, historien, titulaire de la chaire Richard C. Levin d’histoire à l’université Yale, membre permanent de l’Institut des sciences humaines de Vienne
Introduction et discussion : Christian Ingrao, historien, directeur de recherches au CNRS, membre titulaire du Cespra/EHESS.
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