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Publié le 14 avril dans RCJ
Pour écouter la chronique de Claude Bochurberg* sur Walter Spitzer : CLIQUEZ ICI.
Walter Spitzer, artiste peintre français et survivant de la Shoah, est décédé mardi 13 avril à Paris. Il était âgé de 93 ans. Il a été enterré jeudi après-midi au cimetière de Bagneux, dans le carré des rescapés de la Shoah.
*Claude Bochurberg est une figure de la mémoire de la Shoah.
Naturalisé français après la Seconde Guerre mondiale, il a été déporté dans un camp de travail nazi alors qu’il n’avait pas 16 ans. Rare survivant, il s’en est sorti grâce à son coup de crayon.
Né en 1927 à Cieszyn, en Pologne, Walter Spitzer est issu d'une famille juive bourgeoise et traditionaliste. A l'âge de quatre ans, il se prend de passion pour le dessin. C'est d’ailleurs cette passion et son talent qui le sauveront quand il sera plongé dans l'enfer des camps.
Le 1er septembre 1939, l'armée allemande envahit la ville de Cieszyn. Les juifs sont peu à peu expulsés et regroupés. Walter perd tôt son père Samuel, en 1940, et dont le frère, Harry, la sœur Edith et le neveu Ernst ont été fusillés. Walter est séparé de sa mère, Gretta. Il apprendra bien plus tard qu'elle a été exécutée par les Allemands.
Walter est envoyé à Blechhammer, un camp de travail rattaché à Auschwitz, en 1943. Il porte le numéro de matricule n°178 489. En janvier 1945, il participe à la Marche de la Mort, avant d'être évacué à Buchenwald.
Là-bas, le dessinateur en herbe améliore son quotidien grâce à ses dessins.
En 1945, Walter Spizter a 18 ans. Les résistants du camp de Buchenwald en Allemagne, où il se trouve désormais, décident de le cacher et de le sauver contre une promesse : que le jeune dessinateur témoigne de l'enfer des camps, une fois la guerre terminée. Parce que dessiner était interdit dans les camps, et parce que les nazis voulaient cacher ce qu’y s’y passait, les dessins de Walter Spitzer sont des actes de résistance.
(Source : Walter Spitzer, un dessinateur à Buchenwald)