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Publié le 29 juin dans L'Est Républicain
Les élèves de terminale Commerce d’Émile-Zola à Bar-le-Duc avaient de quoi être fiers. Vendredi 25 juin, ils ont présenté le fruit d’une année de travail sur un projet bien précis : la reconstitution du parcours de la famille Akar, famille juive de Silmont, raflée en mars 1944.
Un projet de longue haleine
« Ce sont les élèves qui ont demandé s’ils pouvaient aller au camp d’extermination d’Auschwitz. Pour cela, il faut apporter un projet sur une histoire locale. On a trouvé dans le livre de Pierre Lefèvre la mention de la famille Akar. Quand les jeunes ont vu en photo ces cinq enfants avec leur père et que tous avaient été déportés, ça les a touchés » raconte Mme Schweizer, professeure de lettres histoire-géographie.
Guidée par leur prof, la vingtaine d’élèves a multiplié les recherches : sur Internet, aux Archives départementales de Bar-le-Duc, chez des proches ou connaissances de la famille Akar.
Présents lors de cet hommage, plusieurs ont témoigné dans des interviews et ont aidé les jeunes dans leurs recherches, à l’image de Madame Souel, fille des voisins de la famille Akar ou France Rondeau, fille adoptive de Mathilde Akar, seule membre de la famille encore en vie.
Un projet d’écriture de longue haleine pour les élèves, forcément heureux du résultat, à l’image de Corentin, un des trois élèves dessinateurs : « On a mis beaucoup de temps personnel. Dès les cours finis, on allait interviewer des témoins, faire des recherches. On y a mis du cœur et voir ce résultat, ça fait super plaisir ! »
Un livre comme récompense
Dans un joli roman graphique imprimé, le résultat est édifiant. Des vieilles photos, des documents authentiques, des retranscriptions d’interviews, des dessins, pour raconter l’enfer qu’a connu cette famille juive de Silmont, déporté dans le convoi 71 vers les camps d’exterminations d’Auschwitz en 1944 et dont les 9 membres ne sont jamais revenus.
Forcément, l’émotion des témoins présents est grande. France Rondeau : « Il y a la richesse documentaire avec une transmission de l’émotion. Et puis, se rassembler avec eux, on revit ce qui s’est passé. J’avais tout rayé de ma mémoire et je l’ai revécu autrement ».
Malgré cet immense travail, les élèves n’ont pas pu se rendre à Auschwitz à cause de la crise sanitaire. « C’est notre seul regret » souffle Mme Schweizer. Mais l’expérience les aura fait grandir : « Quand j’entends les élèves dirent qu’ils se souviendront toute leur vie de cette histoire, ça me fait plaisir ». L’hommage est tel que le livre devrait même être édité l’année prochaine.