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Publié le 10 février dans Le Figaro
Isabelle Florennes (Modem) et Ludovic Mendes (LREM), chargés par le premier ministre début décembre d'une mission, ont fait «un point d'étape» devant la presse, avant la remise de leur rapport définitif à Matignon «début mars». «Il y a une montée de la haine depuis 10 ans, qui s'aggrave, dans la qualité des agressions, dans les faits et qui s'aggrave sur la haine en ligne», a déclaré Ludovic Mendes. Les deux députés ont réalisé une trentaine d'auditions (représentants du culte, gendarmerie, police, justice, renseignements territoriaux, Dilcrah, chercheurs...) et quatre déplacements auprès de communautés à Strasbourg, Sarcelles, Lyon et Nantes.
1659 actes anti-religieux recensés en 2021
Après ces rencontres, les députés relèvent, «pour chaque culte auditionné», la description d'une «société qui devient de plus en plus haineuse et violente» envers eux. «Les dépôts de plainte ne sont pas automatiques. On a des petites agressions, des petits faits quotidiens qui sont permanents», souligne Ludovic Mendes. Beaucoup «s'y sont habitués. Ce qui nous choque, c'est cette montée de la haine et de la violence», a-t-il dit, interrogeant: «comment stopper ce phénomène ?» Il a relevé dans les discours politiques «une parole qui n'a plus de limite», portée par «des petits personnages haineux».
Selon Isabelle Florennes, citant les chiffres du ministère de l'Intérieur, il y a eu «pour l'année 2021 au total de 1659 actes antireligieux recensés, dont 857 actes antichrétiens, 589 actes antisémites et 213 actes antimusulmans». Selon elle, par rapport à 2019 (l'année 2020 n'étant pas considérée comme année de référence, crise sanitaire oblige), les 213 actes anti-musulmans constituent «une hausse de 38%». Les autres chiffres montrent une «stagnation». Parmi les préconisations, Isabelle Florennes souhaite «encourager les signalements», faire connaître les «bonnes pratiques locales» ou encore «mieux faire connaître» certains dispositifs tels que par exemple «les 205 délégués du procureur sur les questions de discrimination et de racisme» mis en place par le ministère de la Justice. Ludovic Mendes juge qu'il y a «un vrai besoin d'éducation aux religions», plaidant pour «ne pas refuser le débat des religions sous couvert de laïcité au sein de l'école». Selon lui, «la laïcité, ce n'est pas “les religions, cachez-vous”».