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Publié le 16 septembre dans Le Figaro
Manuel Valls a annoncé jeudi qu'il allait attaquer la chaîne de télévision Arte. L'ex-premier ministre de François Hollande a choisi de l'annoncer directement sur Twitter. «Confronté à une mise en cause aussi violente qu'odieuse sur la chaîne Arte, j'ai décidé de déposer plainte du chef de diffamation publique envers une personne publique, écrit-il.
«Dans le documentaire « Les ombres du Bataclan », diffusé le 3 septembre, il est affirmé que j'aurais privilégié comme premier ministre des intérêts électoraux au détriment de l'efficacité des interventions des forces de l'ordre lors de la nuit des attentats du 13 novembre 2015. Cela revient à m'imputer un cynisme quasi diabolique puisque je n'hésiterais pas à sacrifier des vies humaines sur l'autel d'un tortueux calcul électoral», explique l'homme politique, avant d'ajouter que «ces propos dépassent largement les limites admissibles de la liberté d'expression». Dans un quatrième message, Manuel Valls estime en conclusion que «ces affirmations d'une violence inouïe, formulées sans aucun souci d'exactitude et sur lesquelles il ne m'a pas été permis de répondre précisément, caractérisent à l'évidence le délit de diffamation publique envers une personne publique».
Ces affirmations d’une violence inouïe, formulées sans aucun souci d’exactitude et sur lesquelles il ne m’a pas été permis de répondre précisément, caractérisent à l’évidence le délit de diffamation publique envers une personne publique. [4/4]
— Manuel Valls (@manuelvalls) September 16, 2021
«Une forme de nausée»
Début septembre, la chaîne franco-allemande avait diffusé en deuxième partie de soirée un documentaire revenant sur les dysfonctionnements des autorités au moment des attentats de 2015, qui donnait notamment la parole à Manuel Valls, alors premier ministre et Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur. Dans ce programme, un ancien officier du renseignement accuse l'ancien premier ministre de François Hollande d'avoir pris certaines décisions non en fonction de l'intérêt général mais parce qu'il «visait clairement le poste de président de la République. Il avait besoin de s'accaparer les bonnes grâces au sein des policiers. Ce qui n'était pas gagné». Interrogé par Le Figaro, Manuel Valls revient sur cette séquence. « Selon cette personne, j'aurais privilégié l'intervention de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention) le soir du 13 novembre car je serais, selon elle, proche de leur patron. Je lui aurais fait cette faveur pour qu'il m'aide ensuite pour la présidentielle. C'est absurde, et grave de dire que j'aurais favorisé la BRI pour des raisons électorales. J'aurais eu un esprit diabolique à avoir des intérêts en fonction de qui intervenait », assure-t-il.
Le 7 septembre dernier, invité de Sonia Mabrouk sur Europe 1, Bernard Cazeneuve avait déjà dénoncé ces accusations à l'encontre de Manuel Vals. «C'est abject de dire des choses comme ça. Les laisser dire et diffuser ne peut pas produire d'autres effets qu'une forme de nausée.»