Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier – Une semaine d’ébranlements

31 Juillet 2025 | 236 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion
Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
|
23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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On dit qu’un séisme de magnitude 8,8 est survenu cette semaine au large du Kamtchatka. Plus près de nous en Europe, je ne sais comment mesurer les ébranlements anti-israéliens concomitants.

Les secousses ne sont pas uniquement diplomatiques, avec la déclaration française sur la reconnaissance d’un État palestinien dans laquelle le Président Macron s’assied sur les exigences qu’il avait antérieurement formulées de libération des otages et de démantèlement du Hamas. Il pense qu’il ajoutera à son prestige et à celui de son pays en récompensant une

Autorité palestinienne discréditée, notoirement impuissante et corrompue, chantant la gloire des terroristes en langue arabe et assurant dans les langues occidentales son désir de paix et d’une solution à deux États, solution qu’elle a dans le passé refusée chaque fois qu’un plan avait été proposé. Cette reconnaissance serait aujourd’hui celle d’un Hamas auréolé de ses actes « héroïques » du 7-Octobre et de sa résistance contre l’armée israélienne, un Hamas dont la véritable arme, qu’il utilise avec une habileté sordide est celle de l’exploitation de la tragédie qui touche les habitants de Gaza, du sort desquels il est comptable depuis près de vingt ans.

Il est quasi-certain que l’offensive israélienne s’arrêterait instantanément si les otages étaient libérés, quels que soient les désirs ou les déclarations de certains ministres du gouvernement israélien sans responsabilité militaire. Cette seule notion rend obscène l’idée que la reconnaissance serait une récompense morale à accorder aux Gazaouis.

La famine a été un moyen de victoire dans le lointain de l’histoire des sièges ; elle a accompagné ou suivi les conflits, mais à Gaza c’est l’accusation de famine qui est devenue une arme de guerre. Elle a entraîné contre Israël des accusations virulentes même si les responsables israéliens niaient toute famine généralisée, une accusation que l’Organisation des Nations Unies (ONU) agite faussement depuis déjà vingt mois mais qui reflète récemment à coup sûr une situation alimentaire extrêmement préoccupante.

Dans ce domaine au lieu de suivre les canaux informationnels qui me conviennent, je vais m’en tenir aux déclarations du programme alimentaire mondial (PAM), l’organisme qui supervise le programme alimentaire de l’ONU et qu’on ne peut pas qualifier de proche d’Israël.

Que dit il le 27 et le 29 juillet ? Que plus de 500 000 personnes, soit près d'un quart de la population de Gaza, dont de nombreux enfants, vivent dans des conditions de malnutrition grave.

Il sonne l’alerte pour qu’on n’en arrive pas à une situation de famine. Il souligne qu’il dispose d’une quantité suffisante de vivres pour fournir à long terme les 2 000 tonnes quotidiennes nécessaires à Gaza. Il insiste sur le fait que le blocage est celui de la distribution et salue les autorités israéliennes disposées à mettre en place des trêves humanitaires et à créer des couloirs sécurisés.

Ces problèmes de distribution ont été depuis longtemps mis en exergue par les Israéliens, car le PAM avait pour opérateur à Gaza l’UNWRA, dont la complaisance pour le Hamas est un secret de Polichinelle. Celui-ci sous prétexte de protection s’est emparé à de nombreuses reprises du contenu des convois et l’a utilisé pour son propre compte. Ce fait a été discuté mais est avéré actuellement.

C’est dire que le Hamas porte une lourde responsabilité dans la dénutrition qui touche une partie des gazaouis, sans compter son rôle dans l’insécurité et les fusillades qui ont entravé le fonctionnement de la Gazan Humanitarian Foundation (GHF).

Les réseaux sociaux n’ont rien à faire de cette réalité complexe. Les étiquettes sont martelées sans cesse : Israël est affameur et génocidaire. 

Dans toute l’Europe, la semaine a été parcourue d’agressions contre les maudits sionistes. Parmi eux se détache l’expulsion de leur avion à Valence en Espagne d’une cinquantaine d’adolescents français juifs et de leurs moniteurs. De ce qu’on sait actuellement, la compagnie Vueling a eu un comportement scandaleux. Son communiqué faisant état du danger pour la sécurité qu’auraient représenté ces jeunes manipulant bouteilles d’oxygène et gilets de sauvetage tout en manifestant un comportement fortement conflictuel ne correspond en rien ni aux témoignages de passagers non-juifs interrogés, ni aux caractéristiques techniques de l’avion qui interdisent des manipulations intempestives de ce genre.

On peut imaginer ce qui s’est passé. Une colonie de vacances du nom de Kinneret estampillée comme juive dès l’enregistrement rencontre dans l’avion certains navigants dont l’affection pour Israël n’est pas la vertu première et qui veulent faire un exemple pour venger les malheureux Gazaouis. Un jeune entame, sans être suivi d’ailleurs, un chant en hébreu. C’en est trop, le processus est enclenché qui mènera à l’arrivée d’une Garde Civile elle-même émoustillée à l’idée de s’en prendre à des Israéliens. L’équation personnelle du commandant de bord, ancien moniteur de vol de Mohamed Atta avant son équipée du 9 novembre, ne relève peut-être que d’une coïncidence fort troublante, comme la large présence du Qatar au capital de Vueling.

Une expulsion avant vol d’un groupe aussi important est absolument rarissime. On signale un épisode analogue et, nouvelle coïncidence aussi peut-être, il s’agissait de Juifs. En 2022 pendant la pandémie, des ultra-orthodoxes avaient refusé de mettre des masques anti-Covid et la compagnie avait expulsé tous les passagers identifiés comme Juifs quel qu’eût été leur comportement. Cela obligea la Lufthansa à des excuses publiques et à quatre millions de dollars d’amende.

Pour l’amende, je ne sais pas, mais pour les excuses, je suis sceptique. Le Ministre des Transports espagnol, Oscar Puente, s’est fendu d’un commentaire sur X où les adolescents sont qualifiés de « os niñatos israelis » ce qui ne peut se traduis que par « les morveux (ou petits cons) Israéliens ».

Donc ce ministre espagnol tient déjà son verdict : les enfants sont des petits cons, un Français juif, ça n’existe pas, et un Israélien ne peut être que coupable de ce qu’on l’accuse. Alors disons le simplement, Monsieur Puentes est une ordure antisémite et dans cette affaire il n’est probablement pas le seul…

 

Richard Prasquier, président d'honneur du Crif

 

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