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Car quel que soit le verdict qui sera un jour rendu sur le fond, cette procédure dont les premières demandes sud-africaines de mesures conservatoires ont été fermement rejetées, va immanquablement jeter durant de longues années un injuste et dangereux soupçon sur la seule démocratie de la région.
L'analyse du verdict témoigne pourtant de quelques points qui méritent d'être relevés :
1. En refusant d'accéder à la demande principale de l'Afrique du Sud, c'est-à-dire une exigence de cessez-le-feu, la Cour admet implicitement le droit d'Israël à se défendre et reconnaît explicitement qu'aucun élément actuel ne permet d'attester qu’Israël commettrait un génocide. Loin donc des affirmations de l'Afrique du Sud, ce qui constitue un camouflet majeur pour la stratégie sud-africaine.
2. La CIJ a par ailleurs pris le soin d'outrepasser son mandat en demandant la libération inconditionnelle des otages et s'est étendue sur un rappel des massacres du 7 octobre, une manière claire de rappeler que ce conflit constitue un ensemble dont on ne peut dissocier une séquence sans en altérer la compréhension.
3. En demandant à Israël de prévenir tout risque futur de génocide, la CIJ ne fait que demander à Israël de respecter ses propres principes éthiques et démocratiques. Rien qu’Israël ne fasse donc déjà.
Ainsi, en refusant de valider les accusations de génocide portées par l'Afrique du Sud contre Israël mais en ne les éteignant pas définitivement non plus, la CIJ réalise un exercice de contorsion juridique, qui fera malheureusement deux victimes : la réputation de l'État d'Israël d'une part, l'honneur de la CIJ d'autre part.
Yonathan Arfi, Président du Crif