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Publié le 14 Juin 2023

Le Crif en action - Un buste d’Elie Wiesel inauguré à l’Institut Elie Wiesel

Le mardi 6 juin 2023, Yonathan Arfi a participé à la cérémonie organisée dans le cadre du dévoilement du buste d'Elie Wiesel, réalisé par l'article Denis Chetboun et offert par l'Association des Fils et Filles des Déportés juifs de France (FFDJF) présidée par Me Serge Klarsfeld, par Pap Ndiaye, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse à l’Institut universitaire d’études juives qui porte le nom du Prix Nobel de la Paix à Paris.

Il existe aujourd’hui quatre sculptures à l’effigie d’Elie Wiesel réalisées par Denis Chetboun. La première, inaugurée le 2 juillet 2019, date anniversaire de la disparition de l’écrivain et homme de paix, se trouve Square du Temple, devant la Mairie du IIIe arrondissement de Paris. La deuxième offerte à l’Université hébraïque de Jérusalem il y a quelques mois. La troisième est à Sighet, le village natal de l’écrivain. Et la quatrième vient d’être dévoilée à Paris, à l’Institut universitaire Elie Wiesel, sis 119 rue La Fayette dans le Xe arrondissement.

Toutes ont été offertes par l’Association des Fils et Filles des Déportés juifs de France, à l’initiative de Serge Klarsfeld, proche ami de l’écrivain, intellectuel et témoin inlassable de la Shoah.

Le mardi 6 juin dernier, l’inauguration du buste d’Élie Wiesel dans le hall d’entrée de l’Institut d’études juives qui porte son nom rappelait symboliquement que depuis sa création il y a 18 ans, avec son soutien et sous son parrainage, l’établissement s’inscrit dans ses pas, fidèle au message qu’il a toujours porté. En effet, seule institution française entièrement consacrée à l’enseignement supérieur de la civilisation du judaïsme, elle couvre, dans une vision transdisciplinaire, l’ensemble des champs de l’histoire, de la pensée et de la culture de la civilisation d’Israël.  « À ce titre, en acceptant qu’il porte son nom, Elie Wiesel a donné à notre Institut sa légitimité et ses fondements.  Celui qui a reçu le prix Nobel de la Paix en 1986 a été une conscience juive pour l’Humanité tout entière » rappelait le Président du lieu Yves Rouas dans son discours prononcé pour l’occasion. Poursuivant en mentionnant que « sa référence aux Textes de la Tradition juive lui donnait la force de l’universalisme », avant de citer un extrait d’Entre deux soleils (Seuil, 1970) :  « Je n’admets pas la distinction qu’on a coutume de faire entre l’homme juif et l’homme tout court. Un Juif qui œuvre pour son peuple, loin de se retrancher de l’Humanité, œuvre aussi pour elle » . 

Ce fut ensuite au tour du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia de prendre la parole en insistant sur le fait qu’Elie Wiesel a incarné le témoin de la barbarie concentrationnaire ne cessant de témoigner. Et de redire qu’Elie Wiesel, comme lui, avait fait son antienne de cette assertion : « L’opposé de l’amour n’est pas la haine, mais l’indifférence ». 

Le Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye était également présent pour l’occasion. Son discours a prolongé celui prononcé par le Grand Rabbin de France, rappelant également cette dernière citation d’Elie Wiesel. Il a débuté en citant la Genèse et la séparation des Ténèbres et de la Lumière. Insistant sur la dimension universelle de son combat malgré la dimension unique de la tragédie qu’il a vécue,  le Ministre précisa : « Son combat pour faire connaître l’histoire de la Shoah se poursuit au quotidien. […] Nous entendons faire vivre au présent sa pensée et son action et nous laisser guider par la grande voix humaniste qu’il fut ».

 

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©Alain Azria

La soirée était présentée par le Directeur général de l’Institut Elie Wiesel, Gad Ibgui, qui avait auparavant passé la parole à Me Serge Klarsfeld. Dans son intervention, le Président des Fils et Filles des déportés juifs de France a rappelé comment ils s’étaient rencontrés en 1970 dans leur combat pour débusquer les nazis : « Elie était pour moi non seulement le survivant, celui qui avait survécu — il y en avait d’autres autour de moi — mais le premier survivant qui avait réussi à faire entendre sa voix et à faire comprendre par la puissance de son récit ce qu’avait été le génocide des Juifs. Je lui en étais reconnaissant et tous les Juifs lui en étaient également reconnaissants ». Sa reconnaissance est immense, c’est pourquoi son association a offert « quatre bustes réalisés par l’artiste Denis Chetboun dont celui-ci à l’Institut Elie Wiesel qui porte son nom et qui diffuse son enseignement. Et nous sommes fiers que le Ministre de l’Éducation nationale ait accepté de venir dévoiler le buste d’Elie, orphelin juif venu d’ailleurs et de l’enfer, qui fut recueilli et adopté par la France et qui honora la France et la Culture française ». 

De nombreuses personnalités assistaient à cet événement dont le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, le Président du Consistoire central, Elie Korchia, l’imam Chalgoumi, Père Thierry Vernet du Collège des Bernardins, Izio Rosenman, compagnon d’infortune au camp de Buchenwald d’Elie Wiesel, l’historienne Mireille Hadas-Lebel et tant d’autres, dont de nombreux anonymes.

Une bien belle cérémonie pour rendre hommage à un être d’exception.

 

Par Sandrine Szwarc