Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Hannah Senesh : Biographie d’un ange, par Lucie Elloul et Benjamin Boulitrop

01 Décembre 2021 | 126 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
|
23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

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Hannah Senesh : Biographie d’un ange. Sa vie, ses poèmes hébraïques, son journal hébreu, par Lucie Elloul et Benjamin Boulitrop (*)

 

Hannah Senesh, c’est un peu la Jeanne d’Arc du peuple juif. De nombreux ouvrages ont été consacrés à cette véritable héroïne des temps modernes.  Le livre que nous proposent les Éditions Lichma offre au lecteur un intérêt supplémentaire. Outre le récit de la courte vie de Hannah, il nous propose, et c’est une découverte ,  un florilège de ses poèmes écrits en hébreu et, cerise sur le gâteau, son journal  intime miraculeusement conservé. Dès lors, nous avons là un ouvrage qui fera date.

Née à Budapest le 17 juillet 1921 au sein d’une famille juive néologue –l’équivalent des réformés en France- Aniko Senesh, qui, plus tard, choisira le prénom plus hébraïque de Hannah, est la cadette d’une famille qui compte déjà un garçon, Gyuri. Fille de Béla Schlesinger devenu, pour faire plus hongrois, Szenes et de Katalin Salzberger, dite Kato,  se révèle, au fil des ans, hyperactive. Tout l’intéresse ou presque : sport, piano, théâtre.

Elle n’a que six ans lorsque son père disparaît, emporté par une crise cardiaque. Entourée de sa mère, de son frère aîné et de sa grand-mère, Fini Mama, Aniko.

La communauté juive hongroise est alors prospère malgré un antisémitisme larvé et récurrent : 910 000 âmes en 1910. Le numerus clausus visant les Juifs dans de nombreuses professions n’empêche pas les réussites individuelles dans tous les domaines. Mais le pogrome de Kameniets-Podolsk, les 27 et 28 août 1941, marque le début de la fin de cette belle communauté. Près de 600 000 Juifs hongrois périront dans les camps de la mort nazis.

Pour revenir à Aniko, « Après avoir écrit ses premiers poèmes à six ans, elle entame son journal à l’âge des 13 ans avec l’objectif de devenir écrivain. À seize ans, elle avait écrit trois pièces et 80 poèmes ».

Face à un antisémitisme de plus en plus ouvert, la jeune fille se rapproche des milieux sionistes. Très vite, sa conviction est faite : c’est en terre d’Israël qu’elle pourra donner un sens à sa vie. Le 13 septembre 1939, après des adieux déchirants à sa famille, elle quitte Budapest pour Constantinople et embarque à bord du « « Bessarabia ». Direction Haïfa. Dix jours plus tard, elle est à Nahanal pour étudier l’agriculture. Puis d’une localité à l’autre, de kibboutz en mochav, elle va s’intégrer dans son nouveau pays. C’est en apprenant qu’un projet conjoint de l’armée britannique et de la Haganah envisage le sauvetage de Juifs hongrois qu’elle se lance dans l’aventure de sa vie et se porte volontaire pour une mission périlleuse. Formée au parachutisme en Égypte, elle est larguée au-dessus  de la Yougoslavie le 13 mars 1944. Et c’est au moment où elle passe la frontière hongroise qu’elle est arrêtée par les Allemands le 9 juin 1944. Torturée pendant des mois, elle ne parlera pas Elle a été exécutée à la prison de Budapest le 7 novembre 1944.

En 1950, ses cendres seront transférées en Israël.

Pour ne pas oublier Hannah, 19 de ses poèmes en hébreu, écrits entre le 11 octobre 1940 et le 2 mai 1944, nous sont offerts sous le titre générique  de « Les champs de la mer ». Chaque poésie est proposée dans sa version originale en hébreu avec sa traduction en français. Ainsi « À mes frères » :

Si nous disparaissons
Vous chargerez le lourd et imposant fardeau
Sur vos épaules.
Vous bâtirez sur le sable,
Sous le bleu
Du ciel-tout
A nouveau
Et sachez que le chemin
De la justice et des valeurs
N’est pas aisé.

Ou encore : « La marche vers Césarée » :

Mon Dieu que jamais ne finissent
Le sable et la mer,
Le murmure de l’eau,
L’éclair du ciel,
La prière de l’Homme

Tenu entre le 11 juillet 1939 et le 11 janvier 1943, le journal de Hannah Senesh nous permet de pénétrer son intimité, ses petits flirts, sa difficulté à trouver l’âme sœur, son travail au quotidien dans les kibboutzim, son amour grandissant de la terre d’Israël.

On découvre, ce qui est peu connu, que la Palestine mandataire a été bombardée  en 1940-1941 par les Italiens. Le 9 septembre 1940, on dénombre 137 morts à Tel Aviv.

De belles illustrations agrémentent cet ouvrage très intéressant. À découvrir.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Lichma. Mai 2021. Préface et calligraphies de Frank Lalou. 226 pages. 19,90 €.

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