Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali – Itinérances, par Annette Wieviorka

07 Mai 2025 | 130 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion
Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
|
23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Itinérances – Paris, Varsovie, Drancy, Auschwitz, Nuremberg, Jérusalem, Ivry-sur-Seine, New York, par Annette Wieviorka (*)

 

Une grande historienne se penche sur son passé. Annette Wieviorka, dont une partie de la famille a été assassinée à Auschwitz, est directrice de recherche au CNRS et vice-présidente du Conseil supérieur des Archives et de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Autrice de très nombreux ouvrages et articles, elle a choisi de réunir un florilège de contributions qui sont autant d’étapes passionnantes de l’itinéraire qu’elle nous permet de vivre aux quatre coins de la planète. Elle nous rappelle, en préambule, les maîtres auxquels elle est redevable : « Mes pas sont souvent dans ceux de Léon Poliakov. Comme lui, j’ai écrit sur le procès de Nuremberg, sur celui d’Eichmann et sur Auschwitz. Je suis avec Saul Friedländer dans la volonté de comprendre. J’éprouve les souffrances d’Olga Wormser-Migot, une femme aux prises avec des attaques dont elle ne comprend pas la violence. J’admire la ténacité de Raul Hilberg qui a passé sa vie entouré d’archives, et l’imagination d’Isaac Schneersohn ».

Au fil des pages, les sujets les plus divers, aussi intéressants les uns que les autres, sont abordés : la laborieuse mise sur pied du Mémorial du 17, rue Geoffroy-L’Asnier à Paris, l’analyse fine de la Shoah, Hurbn pour les uns, Holocauste, pour les autres, génocide ou « Solution finale » dans la vision d’Adolf Hitler. La question de la résistance juive, armée, mais aussi morale et spirituelle est traitée avec finesse tout comme celle des Conseils juifs. Autres thèmes traités : l’action infatigable et hautement nécessaire de Serge Klarsfeld, le combat de nombre d’intellectuels, à travers notamment des Landmanshaftn ou sociétés d’originaires, pour sauvegarder la merveilleuse langue juive qu’est le yiddish, notamment grâce au YIVO, « Yiddisher Vinshaflekher Institut », « Institut de Recherche Juive ». Une manière de garder vivace la mémoire du yiddishland englouti où, avant la guerre, vivaient quelque dix millions de Juifs, l’édification, en 1998, dans le somptueux Hôtel de Saint-Aignan, d’un Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (MahJ), la révolte du Ghetto de Varsovie, le combat héroïque de Mordechaï Anielewicz et de ses compagnons, le rôle ambigu des conseils juifs, les Judenrät, les archives des ghettos miraculeusement conservées comme à Varsovie, grâce à l’historien Emanuel Ringelblum, la complicité des Polonais à la destruction de la communauté juive à travers les ouvrages de Jan Gross, les marches de la mort, le camp d’internement et de transit de Drancy, le négationnisme, les actions courageuses d’Odette Abadie et de Charlotte Delbos, la libération des camps et le retour des déportés survivants, l’hôtel Lutétia, les témoignages de Simone Veil, de Marceline Loridan-Ivens et d’Odette Wormser-Migot, les Archives Nationales, la Mission Mattéoli, les spoliations et les restitutions, le rôle de la SNCF dans la déportation des Juifs de France (« Il est indéniable que la SNCF a été l’un des rouages de la déportation et de la Solution finale »), le discours de Jacques Chirac du 16 juillet 1995, le « Shoah Business », Maurice Thorez, dont la bibliothèque contenait plus de dix mille volumes souvent dédicacés et son épouse, Jeannette Wermeersch, la MOI et la résistance communiste juive, le portrait controversé de Staline peint par Pablo Picasso, les peintres communistes, les combats d’Annie Kriegel, le tristement célèbre procès de Nuremberg, du 18 octobre 1945 au 1er octobre 1946 au cours duquel furent jugés 22 accusés qui plaideront non coupables. Douze d’entre eux seront condamné à la peine de mort par pendaison, trois à la prison à vie, quatre à des peines variables d’emprisonnement et trois acquittés, le rôle de nombreuses femmes dans la galaxie nazie, le procès d’Adolf Eichmann avec les polémiques qu’il a engendrées, notamment avec la publication de l’ouvrage d’Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal, Stefan Zweig, Le monde d’hier, Guérison galicienne, Jérémie, et la correspondance avec Romain Rolland, Jean-Claude Grumberg avec L’Atelier, Philippe Lejeune, spécialiste de l’autobiographie, l’écrivain catalan Javier Crescas et, pour finir, un panorama de la communauté juive de France qui s’achève sur ces mots : « Au moment où sont écrites ces lignes, nous sommes dans l’incapacité de prévoir l’avenir de l’État d’Israël et celui des Juifs de la diaspora ».

« Une traversée de l’histoire tragique du XXe siècle ». Très intéressant !

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Albin Michel, janvier 2025, 592 pages, 25,90 €.

 

 

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