Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Mécènes - Shining a light, par Liliane-Carol Benoit

27 Juillet 2022 | 86 vue(s)
Catégorie(s) :

Mécènes - Shining a light, par Liliane-Carol Benoit (*)

 

Qui n’a pas rêvé d’accomplir le tour du monde ? Liliane-Carol Benoît vient d’en faire un pour le moins original en allant à la rencontre de mécènes, certains très connus, d’autres moins, des hommes et des femmes qui sont, selon son expression, « des phares allumés sur mille citadelles ». Voici, tout d’abord, Joëlle Bonnefous, créatrice du « Groupe des 30 » en 1994 qui a reçu des centaines d’intervenants dont Hélène Carrère d’Encausse et le Grand rabbin René Samuel Sirat Ou encore le duo inattendu, auteurs d’un livre intitulé « Ennemis en terre promise », l’Israélien Uzi Mahnaimi et le Palestinien Bassam Abou Sharif. Joëlle Bonnefous, mécène et passeur, reçoit également de manière régulière, le think Tank « Voix Africaines ». Avec Natacha Dassault, épouse d’Olivier Dassault, on pénètre le monde enchanté de l’aéronautique intimement mêlé à celui de l’art. Une galerie a été créée en 2016 sous le nom un peu provocateur de « Not A Gallery » dans un hôtel particulier des beaux quartiers parisiens. Une partie des bénéfices de la galerie est versé à des œuvres caritatives centrées notamment sur l’enfance, la dépendance et la maladie d’Alzheimer. De Paris, on vole vers Moscou à la rencontre d’Alexandre Nicolaevich Ivanov, collectionneur passionné de Fabergé-une dynastie russe comme on ne le sait pas toujours !- et philanthrope. En 2007, Ivanov réussit à acquérir un œuf fabriqué en 1902 qui fut le présent de Béatrix Ephrussi de Rothschild à Germaine Halphen pour les fiançailles de cette dernière avec son frère, le baron Édouard de Rothschild. Ce véritable trésor acquis pour 18 millions de dollars a été offert au président Poutine qui l’a remis au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Ivanov, érudit et mécène, soutien nombre d’organisations caritatives.  Fondée par Thomas Kaplan et son épouse Daphné Recanati, avec Alan Rabinowitz, en 2006, « Panthera » s’attache à la préservation de quarante espèces de grands félins. Liliane-Carol Benoît interroge son actuel directeur, Frédéric Launay, qui met l’accent, dans ses propos, sur la menace qui pèse sur l’écosystème et sur la probable disparition prochaine de plus de 31 000 espèces. Dans le Caucase, rencontre avec Gianandrea Noseda dont l’objectif principal est de transmettre son expérience et sa technique à la jeune génération de musiciens du Caucase : des Géorgiens, des Ukrainiens, des Kurdes, des Tchétchènes et des Juifs. En Côte d’Ivoire, voici la première dame du pays, Dominique Ouattara, fondatrice, en 1998, de « Children of Africa » qui œuvre dans tout le continent africain pour aider au bonheur des enfants. Sans oublier les femmes, les mamans surtout. « Notre plus belle récompense, dit celle qu’on a surnommée « Maman Dominique », est de voir le sourire sur le visage de ces femmes et de ces enfants confiants en l’avenir ».

Collectionneur, mécène, propriétaire de la maison de vente Christie’s, le financier et hommes d’affaires, François Pinault est l’un des acteurs emblématiques du monde de l’art. Ce Breton aux origines modestes est très impliqué dans l’humanitaire à travers la Fondation Kering et à titre personnel. Il a créé le Prix Pierre Daix et participé à la création d’une résidence d’artistes. On lui doit aussi plusieurs musées, à Venise et à Paris. Avec, en toile de fond, l’idée d’ouvrir le monde de l’art aux plus défavorisés.. Depuis 2003, son fils, François-Henri, a repris le témoin.

Nous revoici dans le Caucase, à une centaine de kilomètres de Tbilissi. C’est là que le mécène géorgien George Ramishvili, qui est à la tête de l’un des plus grands groupes d’investissement de la région, a fondé, entre autres,  le Festival International de Musique  de Tsinandali. En 2016, l’Américain Joshua Bell enthousiasma le public avec son interprétation des « 4 saisons » de Vivaldi et raconta la fabuleuse destinée de son violon : « Mon Stradivarius, le Gibson, que je chéris comme la prunelle de mes yeux, a une histoire rocambolesque. Fabriqué en 1713, il a appartenu à un enfant prodige, le petit Juif polonais Bronislaw Huberman, né en 1882 à Czestochowa. Le Gibson lui avait été offert par un mécène de cette époque, le comte Jan Zamoyski, émerveillé par la précocité et le talent du garçonnet. Brahms fondit en larmes quand le petit garçon âgé seulement de 7 ans interpréta son Concerto en D majeur. Huberman devint un virtuose et se produisit dans le monde entier avant de créer l’Orchestre de Palestine, l’ancêtre de l’Orchestre d’Israël. Ce violon fut dérobé dans sa loge après un concert à Carnegie Hall. On perdit sa trace pendant des années. Il fut redécouvert, camouflé sous un enduit, à Londres, grâce aux aveux d’un truand à sa femme avant de mourir ».

En 2017, c’est le chef israélien d’origine indienne, Zubin Mehta, qui fut accueilli.

Dans un autre domaine, Tsinandali développe avec bonheur la viniculture avec les fameux « raisins bleus ».

Voici, à présent, Elizabeth Stribling, présidente de la French Heritage Society qui a fait un don de 2,4 millions de dollars pour restaurer Notre-Dame de Paris et qui œuvre à de nombreux projets en France et aux États-Unis.

Pour finir, un petit saut au Kazakhstan. Yerkin Tatishev, fondateur du groupe Kusto qui a des filiales dans le monde entier y compris en Israël avec la société de matériel de construction et de peinture Tambour. Tatishev est engagé dans de nombreuses causes humanitaires.

Ce précieux petit-livre est bilingue, français-anglais et agréablement illustré.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Maïa . Novembre 2020. 184 pages. 19 €.