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Publié le 29 Septembre 2025

Les Amis du Crif ont reçu S.E. Joshua Zarka et Nora Bussigny

Jeudi 25 septembre 2025, les Amis du Crif ont reçu l'Ambassadeur d'Israël en France, S.E. Joshua Zarka. Cette rencontre a été précédée d'un échange avec Nora Bussigny, journaliste d'investigation et autrice qui a notamment présenté son dernier ouvrage « Les Nouveaux Antisémites » (Éditions Albin Michel, septembre 2025). Ces deux rencontres successives ont été animées par Michaël Darmon.

Crédits photos : ©Alain Azria

 

Entretien avec Nora Bussigny : Une cartographie des nouveaux antisémites

Michaël Darmon a introduit la première rencontre avec la journaliste Nora Bussigny en présentant son dernier ouvrage, Les nouveaux antisémites (Éditions Albin Michel, septembre 2025), comme une véritable « cartographie des groupuscules qui menacent la République et qui sont tous au fond, réunis par un seul sujet, l’antisémitisme ».

Nora Bussigny a présenté la méthodologie de son travail d’investigation et a rappelé qu’en tant que journaliste d’investigation, elle a de fausses identités actives qui lui permettent de pouvoir vérifier et contrôler les profils actifs de collectifs et de militants. « Cela permet très vite de voir comment les choses peuvent prendre de l’ampleur. »

Très vite, elle s’est interrogée : « Comment des islamistes et des militants LGBT peuvent avancer ensemble, main dans la main ? ». La journaliste a rappelé que par le biais d’un ennemi commun, on peut s’unir et cristalliser une haine, cette haine, c’est la haine du Juif.

Nora Bussigny est revenue sur le collectif Samidoun qui est, selon son enquête, « totalement lié à Urgence Palestine, même sur un plan financier ». « Ils ont accès à de nombreuses salles municipales », ils organisent des rencontres avec des enfants et des ateliers. « Il y a une vraie volonté de radicaliser des très jeunes. »

Il y a également une volonté de « se servir » des partis politiques et des figures politiques.

Nora Bussigny raconte qu’elle s’est rendue également en Belgique et aux États-Unis pour prouver comment, pour les campus français, tout part des États-Unis. « Il y a un épicentre qui part des États-Unis et qui influence la France. » Pour cet ouvrage, elle a recueilli également de nombreux témoignages.

Le Hamas est considéré comme un mouvement qui incarne la résistance à l’Occident, au capitalisme, etc. Nora Bussigny rappelle combien la génération Z est très progressiste et donc très poreuse à un discours décolonial, indigéniste. Elle analyse ainsi les prochains scrutins où la génération Z seront primo-votants.

L’objectif de la journaliste est de démontrer comment des collectifs sont décidés à récupérer une jeunesse pour ensuite l’influencer politiquement.

 

L’idéologie a remplacé la connaissance

« L’idéologie a remplacé la connaissance » indique Michaël Darmon. Nora Bussigny confirme cette mécanique qui a pour but de prendre le pouvoir par le chaos. Par le chaos et la révolution, ils souhaitent parvenir à fédérer et à prendre le pouvoir.

Michaël Darmon interroge ensuite Nora Bussigny sur ces personnes qui considèrent qu’il est un devoir de lutter contre l’antisémitisme, parce que ce n’est pas l’affaire des Juifs. « C’est l’affaire des Français et ces militants le disent clairement, ils s’attaquent aux institutions démocratiques. » « Il y a une volonté de déstabilisation de nos institutions démocratiques et à partir de là, c’est l’affaire de tout le monde. Le Juif est devenu le bouc-émissaire idéal pour fédérer cette cause. »

Il y a de nouveaux vecteurs de l’antisémitisme comme les réseaux sociaux qui sont venus décupler ce phénomène. Un chapitre de son livre est intitulé « les influenceurs du chaos ».

 

Un engagement personnel fort

Nora Bussigny a conclu par ses mots forts : « Je mets ma vie en danger parce que je m’engage pour la France, pour la République, pour vous, pour nous tous ».

 

En conclusion de cette première rencontre, sur la question de la reconnaissance de l’État palestinien, le président du Crif a rappelé combien cela opère une bascule dans le champ politique français, la manière dont le Parti socialiste, autour d’Olivier Faure est rentré dans une surenchère populiste, démagogique et clientéliste vis-à-vis de La France insoumise (LFI) dans la perspective des élections municipales. « C’est une des conséquences les plus douloureuses et les plus tragiques que nous aurons à affronter ces prochains mois. »

 

Entretien avec S.E. Joshua Zarka

L’assemblée a ensuite pu accueillir et écouter S.E. Joshua Zarka.

L’ambassadeur Joshua Zarka est revenu sur l’actualité et la reconnaissance de l’État palestinien par le président de la République, indiquant que cela aurait pu être fait différemment et ainsi aidé à créer une atmosphère de paix.

Pour S.E. Joshua Zarka, il était essentiel de conditionner la reconnaissance de l’État palestinien, il aurait « fallu créer des conditions et si les Palestiniens arrivaient à mettre en œuvre ces conditions, alors la France aurait réagi ».

« Ce qui est triste ce n’est pas le fait qu’il y ait eu cette reconnaissance, c’est que cela vienne de la France » qui est importante pour nous et pour les Palestiniens. Il aurait fallu créer une « réalité de paix ».

Il a rappelé qu’à quatre reprises, Israël a proposé la création d’un État palestinien, notamment avec la division de Jérusalem. Cela aurait permis d’avoir la fin du conflit mais la fin du conflit est un problème, notamment pour Mahmoud Abbas qui a pour volonté de créer un État et demi, c’est-à-dire un État palestinien sans aucun juif et un demi-État avec le retour des réfugiés palestiniens. « Avec le temps, ces deux États deviendraient la Palestine de la mer au jourdain » selon leurs volontés.

Michaël Darmon a demandé à l’ambassadeur si le Hamas avait gagné la bataille de la communication. S.E. Joshua Zarka a indiqué qu’Israël était perçu par beaucoup, comme une force colonialiste, suprémaciste et le Juif comme un blanc donc du côté de l’oppression.

 

L’union et l’unité

L’ambassadeur a rappelé l’importance de l’union et de l’unité.

Sur la question des otages, il rappelle qu’abandonner les otages serait perdre notre raison d’être. « C’est le pacte entre l’État d’Israël et le peuple juif. » Chaque Juif doit savoir que quoi qu’il arrive l’État d’Israël fera tout pour protéger ses citoyens.

Pour l’ambassadeur, « Israël est une démocratie vivante » où tous les opinions et toutes les positions sont permis.

L’ambassadeur est revenu sur la situation géopolitique de la région, rappelant la nécessité de créer une nouvelle architecture qui pourrait créer une atmosphère de paix au Moyen-Orient.

 

La France a la capacité de combattre l’antisémitisme

Pour conclure, l’ambassadeur a rappelé que la France est un pays qui a la volonté et la capacité de combattre l’antisémitisme. « La République a les mécanismes pour lutter contre l’antisémitisme […] mais le grand problème de l’antisémitisme, c’est l’éducation. […] C’est un drame pour les Juifs, pour la France et c’est une des trois grandes crises que la France vit ces derniers temps et qui ne va faire que s’accentuer. » Selon lui, les prochaines élections vont marquer un tournant et il y aura une réaction.

 

Vous pouvez revivre cette soirée en images.