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« La République face à l’islamisme »
Le premier débat, sur le thème « La République face à l’islamisme » réunissait Alexandre Brugère, Préfet des Hauts de Seine et Mohamed Sifaoui, spécialiste des mouvements islamistes et du monde arabo-musulman, échange animé par la journaliste Tristane Banon.
Les intervenants ont exprimé leur vive inquiétude face à la progression de l’islamisme et à la résurgence de l’antisémitisme en France. Il ne s’agit plus uniquement de lutter contre le terrorisme, mais contre un projet idéologique insidieux, qui infiltre la société par l’entrisme, le "soft power" associatif, et la dissimulation (takya), tout en exploitant les failles de l’État de droit. Ce glissement stratégique des islamistes appelle à une réforme constante de nos outils juridiques et politiques.
La loi contre le séparatisme de 2020 est saluée comme un tournant législatif, mais reste insuffisante face à l’agilité de cette menace. À travers des structures éducatives ou sportives, les islamistes diffusent une lecture rigoriste de l’islam, en rupture avec les valeurs républicaines. Le port du voile est ainsi présenté comme un symbole politique de conquête, parfois soutenu par des marques occidentales influentes.
« Judéobsessions »
Le second échange a réuni Guillaume Erner, producteur et présentateur de la matinale de France Culture et la journaliste Tristane Banon.
Face à l’offensive évoquée lors du premier débat, l'antisémitisme évolue lui aussi : devenu une véritable "judéobsession" planétaire, il mute en discours complotiste, se banalise dans les débats publics et s’alimente du conflit israélo-palestinien, désormais "francisé". La haine des Juifs n’est plus marginale : pour certains, elle devient une réponse idéologique, une "solution", amalgamant régimes autoritaires, courants anticapitalistes et extrémismes identitaires.
Les intervenants dénoncent aussi le déni généralisé de cette haine : souvent minimisée, l’antisémitisme est relativisé, exclu du panthéon antiraciste, et sa dénonciation parfois disqualifiée par le recours stratégique au terme d’"islamophobie", employé comme arme politique par les islamistes pour faire taire les critiques et légitimer leur agenda.
Dans ce contexte tendu, l’État ne reste pas inactif. Des "victoires discrètes mais décisives" sont obtenues par des actions administratives ciblées. Mais le combat réclame davantage : une stratégie globale, un engagement politique sincère, et une pédagogie exigeante auprès des citoyens comme des élus. La République est confrontée à un défi existentiel. La vigilance, la fermeté et l’unité sont plus que jamais nécessaires pour garantir ses fondements.
"La République gagne toujours à la fin" – un message d’espoir, mais aussi un appel à ne pas baisser la garde.