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« Monsieur le Président de la République,
Lundi 22 septembre à New York, vous vous apprêtez à reconnaître, au nom de la France, un État palestinien.
Nous, artistes, intellectuels, entrepreneurs, responsables associatifs et citoyens, appelons de toutes nos forces à la paix au Proche-Orient. Mais cette reconnaissance d'un État palestinien, vous l’aviez vous-même soumise à des conditions préalables claires pour qu'elle contribue à la paix : en particulier, la libération des 48 otages encore retenus à Gaza et le démantèlement du Hamas.
Alors que la France s'est prudemment abstenue de toute reconnaissance d'un État palestinien depuis 1948, dans l'attente de réunir les conditions de paix et de sécurité mutuelle, comment justifier de le faire tandis que la guerre déclenchée par le pire massacre antisémite depuis la Shoah fait toujours rage ? Comment l’annoncer alors que le Hamas détient toujours des otages ? Pourquoi le faire au moment où flambe en France un antisémitisme prenant précisément prétexte de la situation au Proche-Orient ?
Monsieur le Président, reconnaître un État palestinien maintenant, avant la libération des otages et le démantèlement du Hamas, n’aidera ni les civils palestiniens ni à la libération des otages.
Nous savons que ce n'est pas votre intention, pourtant une reconnaissance demain avant la réalisation des conditions que vous aviez énoncées serait revendiquée comme une victoire symbolique pour le Hamas, qui ne ferait qu’aggraver l’étau meurtrier qu'il impose aux Palestiniens.
Monsieur le Président, vous allez annoncer la reconnaissance par la France d'un État palestinien. Nous vous le demandons solennellement : affirmez dans ce cas avec la même fermeté que cette reconnaissance ne prendra effet qu’après la libération des otages et le démantèlement du Hamas.
C'est à ce prix, et à ce prix seulement, que ce geste peut contribuer à la paix. Ce serait sinon une capitulation morale face au terrorisme. »
Signataires :
Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)
Yvan Attal, acteur, réalisateur
Michel Boujenah, comédien
Pascal Bruckner, philosophe
Père Patrick Desbois, président de Yahad unum
Raphaël Enthoven, philosophe
Arthur Essebag, animateur producteur
Charlotte Gainsbourg, actrice
Ariel Goldmann, président du FSJU (Fonds social juif unifié)
Simone Harari-Beaulieu, productrice
Mona Jafarian, chroniqueuse
Elie Korchia, président du Consistoire central
Haïm Korsia, Grand rabbin de France
Mathieu Laine, Entrepreneur et écrivain
Bernard-Henri Levy, philosophe
Jean Madar, chef d’entreprise
Alain Minc, économiste
Dominique Reynié, professeur, directeur de Fondapol
Joann Sfar, dessinateur
Philippe Torreton , comédien
Retrouvez cette tribune dans Le Figaro
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