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À l’aube de la nouvelle année 5786, j’adresse à chacune et chacun d’entre vous mes vœux les plus chaleureux de santé, de sérénité et d’espérance.
L’année écoulée fut rude et a vu se renforcer les vents contraires. Les atteintes aux valeurs de la République se conjuguent aux résurgences d’un antisémitisme décomplexé, dans les discours comme dans les actes. À l’obsession et la détestation d’Israël répond la mise en cause toujours plus directe des Juifs, souillés collectivement par l’accusation infamante de « génocide ». L’État d’Israël, engagé dans une guerre difficile, est partagé entre mobilisation et doute, divisé par des fractures idéologiques et morales chaque jour plus profondes. Au même moment, des États occidentaux, dont la France, ont décidé d’initiatives injustes et contreproductives pour cette paix que nous désirons tant.
Face à ce contexte, il nous appartient de ne rien céder à la tentation du découragement. Roch Hachana est un temps où la tradition nous invite au courage de croire en l’avenir. Telle fut aussi la voie tracée par les fondateurs du Crif, en 1943.
À la fatalité, nous devons continuer d’opposer le courage de l’espoir et de l’action. C’est notre responsabilité collective : ne pas subir l’histoire mais contribuer à l’écrire.
Ensemble, nous continuerons à faire entendre une voix juive républicaine face au vacarme de la confusion morale et du défaitisme.
Ensemble, nous continuerons à appeler inlassablement à la libération des otages retenus depuis près de deux ans à Gaza,
Ensemble, nous réaffirmerons nos valeurs humanistes en affirmant notre solidarité à toutes les populations civiles durement éprouvées par la guerre, en n’oubliant jamais que c’est le Hamas qui a déclenché ce terrible conflit,
Ensemble nous lutterons contre l’antisémitisme, reconnaissants envers l’engagement des forces de police et de tous ceux en France qui ne veulent pas voir la haine, quelle qu’elle soit, l’emporter, mais inquiets de voir tant de Français céder aux sirènes de la radicalité.
Ensemble, nous continuerons à faire triompher le courage de croire en l’avenir.
Chana Tova.
Yonathan Arfi, président du Crif