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Photo : POOL / REUTERS
Publié le 11 mars 2021 dans Le Figaro
«L’attentat allait me faire vivre chaque minute comme si c’était la dernière ligne». La lecture d’un extrait du Lambeau de Philippe Lançon, journaliste rescapé des attentats de Charlie Hebdo, a résonné avec une force particulière lors de la cérémonie de commémoration des victimes du terrorisme, jeudi 11 mars aux Invalides. Pandémie et recueillement obligent, c’est en petit comité qu’Emmanuel Macron a salué la mémoire des victimes, en présence d’une poignée de responsables politiques, dont les anciens chefs de l’État, François Hollande et Nicolas Sarkozy. Était également présente l’une des victimes de Mohammed Merah, terroriste franco-algérien qui avait assassiné sept personnes, dont trois enfants, à Toulouse et Montauban en 2012.
Il s’agit de la deuxième Journée nationale consacrée aux victimes d’attentats, obtenue par les associations de victimes, et commémorée dans toute l’Europe. Aux Invalides, lieu symbolique où sont pris en charge la plupart des rescapés des attentats, le chef de l’État a présidé une cérémonie sobre, sans discours. Une simple gerbe a été déposée et un temps de recueillement observé, avant la lecture d’un extrait du récit de Philippe Lançon par Chloé Bertolus, chef du service de chirurgie maxillo-faciale à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, qui avait opéré la mâchoire du journaliste gravement blessé en 2013.
Un musée du terrorisme
Après cette courte cérémonie, le président doit se rendre à l’imprimerie de Michel Catalano, l’entrepreneur de Dammartin-en-Goële pris en otage le 9 janvier 2015 par les frères Kouachi, lors de leur cavale après l’attaque de Charlie Hebdo. «Ces journées sont aussi l’occasion de rappeler tout le dispositif qu’on met en place en matière de lutte antiterroriste. C’est quelque chose que nous devons aux victimes», a déclaré l’Élysée.
La commémoration des victimes des attentats tient une place importante dans le quinquennat d’Emmanuel Macron. En 2018, le président avait annoncé la création d’un musée mémorial du terrorisme, prévu pour 2027 à Paris, et dont l’élaboration a été confiée à l’historien Henry Rousso, directeur de recherche au CNRS. Une manière de soutenir les proches des victimes et les rescapés, alors que le terrorisme islamiste a tué 263 personnes depuis 2012 dans l’Hexagone.