Le CRIF en action
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Publié le 17 Février 2014

« Aucun acte antisémite, aucune manifestation de la barbarie humaine, aucun crime raciste ne doit rester sans réponse »

Discours de Jérôme Guedj, Député, Président du Conseil général de l’Essonne, à l’occasion de la remise du Prix Ilan Halimi contre l’antisémitisme, du Conseil général de l’Essonne, Hôtel du Département, Évry, 13 février 2014

Je reviens, ainsi que beaucoup de ceux qui sont présents dans la salle, de la cérémonie organisée par la mairie de Sainte-Geneviève-des-Bois. Depuis huit ans, au pont de la Fouille, à l’endroit même où Ilan Halimi a été retrouvé agonisant au pied de ce triste talus du RER C. Chaque année, à l’initiative du maire de Sainte-Geneviève-des-Bois, et je veux encore saluer Olivier Léonhardt et son équipe municipale, pour ce moment important, où nous nous retrouvons à cet endroit, là où Ilan Halimi a été retrouvé et où la terre d’Essonne s’est retrouvée d’une certaine manière dépositaire, mais comme l’ensemble de la nation doit l’être, de cette tragédie, de ce drame. Nous sommes réunis ici pour dire une fois de plus, qu’aucun acte antisémite, qu’aucune manifestation de la barbarie humaine, qu’aucun crime raciste ne doit rester sans réponse. 

Ilan Halimi a été enlevé, séquestré, torturé, et assassiné  pour une raison, une seule raison. Il était juif.

 

Depuis huit ans, nous honorons sa mémoire, et nous rappelons autour du souvenir Ilan, d’abord et avant tout, la responsabilité qui est celle de ne pas oublier.

 

Ce matin au pont de la Fouille, j’ai rappelé ces mots : « Aucune justice n’est possible pour les morts, on ne peut plus les ramener, il s’agit de mémoire. Parce que le tueur tue deux fois. La première fois en tuant, et la deuxième en essayant d’effacer les traces de son meurtre. Nous n’avons pas pu empêcher la première mort, il s’agit maintenant d’empêcher la deuxième mort. Et si le tueur est comptable de la première mort, la deuxième ne serait plus de sa faute, mais de la nôtre ». Ces mots sont ceux d’Élie Wiesel, il parlait naturellement de   la shoah.

 

Et ce matin, je rappelais le trouble, pour ne pas dire la colère qui est la mienne, la nôtre, d’avoir à citer Élie Wiesel, non pas pour garder vivace le souvenir des 6 millions de juifs morts dans les camps d’extermination nazis, mais pour parler d’un jeune français tué sur le territoire de France au début du 21 ème siècle. Et c’est tout le propos de ce que nous avons fait ce matin à Sainte-Geneviève-des-Bois et de ce que le Conseil général de l’Essonne a souhaité mettre en place avec la création de ce Prix Ilan Halimi contre l’antisémitisme.

Ne pas le tuer une 2ème fois, par l’oubli, la résignation, par une forme d’évitement, de déni, et nommer les choses.

 

Camus disait : « Mal nommer les choses, c’est ajouter du malheur au monde», il faut donc dire qu’en France, au début du 21ème siècle, il peut y avoir des crimes racistes et des meurtres antisémites comme celui d’Ilan, comme ceux quelques années après, à Toulouse dans l’école Ozar Hatorah.

 

Je crois que la responsabilité première, pas uniquement d’une collectivité locale, mais de l’ensemble de la société française, et c’était l’esprit de ce Prix en s’adressant à l’ensemble du tissu associatif, du tissu éducatif, aux acteurs essonniens et au-delà, de considérer que notre responsabilité est de porter l’exigence d’un combat farouche, déterminé, et implacable contre toutes ces tentations et ces réalisations de xénophobie, de stigmatisation, de racisme, et en l’espèce d’antisémitisme.

 

Ilan Halimi fut la victime de ces préjugés, de ces foutus préjugés, stéréotypes, qui ont fait penser à ses ravisseurs que parce qu’il était juif, il avait de l’argent, que parce qu’il était de la communauté juive, celle-ci serait solidaire et se mobiliserait pour lui.

 

Ruth Halimi, la maman d’Ilan, que je veux remercier pour nous avoir, dès l’année dernière quand j’ai souhaité lancer le Prix Ilan Halimi, accompagnés dans cette démarche, je veux avoir un respectueux hommage pour elle quand on sait quel est son courage, et aujourd’hui plus que tout autre jour, c’est une mère qui pleure son fils assassiné.

 

Ruth Halimi dans le livre auquel je faisais référence ce matin, coécrit sur la réalité de la mort d’Ilan Halimi avec Émilie Frèche, qui s’appelle « 24 jours, la vérité sur la mort d’Ilan Halimi » disait et elle le dit toujours, que c’est le même préjugé qui a tué son fils, que celui qui a tué les millions de juifs auparavant.

 

Cela, il faut le rappeler avec force. C’est aussi le sens de cette manifestation, je le redis, il n’y a pas de  gradation, il n’y a pas de différence de degrés, entre la blague antisémite, la quenelle, le tag sur une tombe juive ou sur un lieu culte.

Le fait que des jeunes juifs portant la kippa soient molestés et puis le passage à l’acte violent comme celui qui nous réunit aujourd’hui, tous ces actes sont de la même nature, ils relèvent de la même culture, celle du racisme, de la haine et nous ne devons établir aucune hiérarchie entre ce qui pourrait sembler anodin et ne tue personne et ce qui aboutit à la mort d’un homme.

 

La République française, instruite du passé, nourrie par l’histoire, a établi des lignes rouges entre ce qui est tolérable et ce qui ne l’est pas.

                                                             

C’est l’occasion de rappeler ici que le racisme et l’antisémitisme ne sont pas des opinions, ils ne méritent pas d’être protégés par ce qui est sacré dans ce pays : la liberté d’expression.

 

Il y a des délits qui doivent se voir opposer la force de la loi et la force de la République quand ils sont le produit de camp du mal et de la barbarie, quand ils sont le produit des adversaires de la République, de ce qui fait son sel, le principe d’égalité.

 

Rappeler ces principes, c’est une exigence républicaine.

 

La République ne serait rien si elle ne faisait profession de transmettre les valeurs qui la fondent. L’histoire dont elle est le produit, la promesse qu’elle incarne.

 

La fraternité ne sera jamais un simple mot, la fraternité, c’est la déclinaison de l’universalisme, c’est la mise en forme, souvent difficile et délicate, mais essentielle, du combat que tous les humanistes partagent. Si nous sommes tous différents, notre statut de citoyen, de frères humains, nous impose à tous, de regarder tout homme comme notre égal. Comme cet autre qui bénéficie naturellement des mêmes droits et se voit assigner les devoirs de tout un chacun.

 

Faire vivre ses principes, dans la parole publique, dans l’éducation, dans la transmission à travers des campagnes publiques, dans les écoles, à travers l’engagement associatif, faire vivre ses principes, c’est la meilleure manière, la plus juste et la plus  efficace,  de combattre l’antisémitisme, de combattre le racisme. En accord donc avec Ruth Halimi, j’avais annoncé, il y a un an, le souhait de donner le nom d’Ilan Halimi à un Prix contre l’antisémitisme.

 

En spécifiant bien, et je le dis tout de suite, en nous adjurant, et en nous invitant à mesurer qu’il ne s’agit pas de distinguer et d’être dans une compétition, une concurrence, mais dans les mobilisations qui nous animent.

Il n’est naturellement pas exclusif, il s’inscrit même dans la politique que nous portons ici au Conseil général avec notre plan de lutte contre les discriminations, toutes les formes de discrimination.

Mais il faut aussi parfois avoir la lucidité encore une fois de nommer les choses dans leur spécificité, et l’antisémitisme en cette fresque des exclusions a ses spécificités. 

 

Il fallait donc prendre une initiative forte, c’est pour cela que le Conseil général de l’Essonne a lancé ce Prix et cet appel à manifestation d’intérêts.

 

Plusieurs acteurs associatifs, des collèges, des chercheurs, des artistes, ont répondu, je veux vraiment les remercier, toutes et tous de leurs présences ici, elle nous fait chaud au cœur, en soit dans ce moment, dans cette journée particulière dans laquelle l’émotion nous étreint, mais elle est aussi dans un signe d’optimisme et de confiance en l’avenir, à des moments où je dois le dire, celui-ci peut être battu en brèche.

 

Car, quand l’année dernière lorsque nous annoncions la création de ce prix Ilan Halimi, nous ne pouvons imaginer à quel point le déferlement de parole d’exclusion et de haine antisémite, pouvait se manifester avec tant de force dans le pays.

 

Le mois de janvier que nous venons de vivre est un mois inquiétant, de Dieudonné à la manifestation « jour de colère », où nous avons entendu dans les rues de Paris, un dimanche après-midi, début 2014, des paroles hallucinantes. Des paroles qui d’une certaine manière nous laissent dans le même état de sidération que la mort d’Ilan nous a laissée.

 

Mais aujourd’hui, il ne suffit plus de dire, « ce n’est plus possible ».

Je vais vous dire en sincérité, j’ai été meurtri de constater que la réponse collective et républicaine à cette situation n’était pas à la hauteur de la brutalité de celle-ci.

 

En disant ça, ce n’est pas une exclusion, et je pense souvent à chaque manifestation, et à tous les discours des responsables politiques, où il y a cette phrase qui dit : « Chaque fois qu’un Juif de France est mis en cause, c’est toute la République qui est maltraitée, chaque fois qu’un Arabe de France est mis en cause, c’est toute la République qui est maltraitée et chaque fois qu’un lieu de culte musulman, chrétien, juif est l’objet de profanation, saccage, de tag, c’est toute la République qui est  maltraitée ».

 

Derrière cette formule un peu automatique, il faut qu’il se passe autre chose, et nous avons atteint le seuil d’alerte, par la banalisation d’expressions racistes dans le pays, par une forme de résignation face aux discriminations ou  par cette expression singulière de l’antisémitisme et par ces manifestations qui se multiplient.

 

Ce que nous rappelons aujourd’hui avec cette cérémonie est qu’il y aura toujours des forces pour combattre l’antisémitisme, le racisme et le terreau sur lequel il se développe ici en Essonne, mais aussi partout en France.

 

Il ne faut jamais oublier que tous les progrès que nous accomplissons sur le chemin escarpé de la conquête des nouveaux droits, des nouvelles libertés, de l’amélioration du cadre de vie commun qui est le nôtre, il ne faut jamais oublier que tous ces progrès sont aussi précieux qu’ils sont fragiles.

 

L’édifice sur lequel ils sont construits est solide, tant qu’est solide le pacte qui nous unit, tant qu’est solide la volonté de ceux qui les défendent.

Ce qui se passe en ce moment c’est tout simplement le test de la volonté de ceux qui défendent ces principes.

 

Mais nous savons précisément qu’il suffit d’une mauvaise conjoncture pour que le pacte soit fragilisé, mis à mal,  que les monstres que nous pouvions croire mourants dans les arrières mondes de l’histoire ne se réveillent et ne les balaient.

 

La crise que nous traversons n’y est pas pour rien, dans l’urgence des idées qu’ils veulent légitimer, la construction de barrières imaginaires entre les hommes.

 

L’extrême droite sous toutes ses formes, qu’elles prennent le visage de l’extrémisme politique ou religieux, ne sera jamais une pensée, une opinion politique comme les autres.

 

Et j’ajoute que l’instrumentalisation, de combat, en tout les cas de  convictions extérieures à notre vivre ensemble républicain, ne justifie en rien la libération de parole dans certaines de nos villes et de nos quartiers.

 

C’est pourquoi nous devons prendre ces idées pour ce qu’elles sont, elles sont les ennemies de la démocratie, les adversaires de la République.

 

Rappelons à ce titre l’article 1er de la loi Gayssot : « Toute discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite ».

 

Cette loi innovait en outre en qualifiant de délit la contestation de l'existence des crimes contre l'humanité, tels que définis dans le statut du tribunal militaire international de Nuremberg.

 

Cette loi je le dis est une fierté pour la France, elle nous honore et nous devons nous en enorgueillir. Elle fait de notre pays celui qui dispose dans le monde du meilleur arsenal juridique pour combattre toutes les formes de racismes. Cette loi fait partie de nos armes pour combattre l’intolérable, cet intolérable qui est la porte ouverte à l’irréparable.

 

Je veux saluer la détermination avec laquelle le  Ministre de l’Intérieur M. Manuel Valls, qui a pris appui sur la force du droit français pour précisément s’opposer à cette libération de parole sous couvert de pseudo liberté artistique et de liberté d’expression.

 

Ce sont ces valeurs, cet idéal, que nous devons défendre, toujours chercher à incarner à travers la mémoire d’Ilan Halimi, et à honorer à travers chacun de nos actes, je vous l’ai dit, ce moment s’inscrit dans notre action transversale de lutte contre les discriminations. Elle se décline à travers ce moment.

 

Je veux remercier d’abord les membres du jury et la qualité des 16 dossiers de candidature, dont plus de la moitié a été déposée par des acteurs essonniens.

 

Parmi les membres du jury, je veux les mentionner, pour attester de ce portage important dans notre département d’abord des acteurs de la puissance publique, Monsieur le Procureur de la République, Monsieur Éric Lallement, la direction de l’académique des services de l’Éducation nationale, Denis Lejay, Dominique Guibert, Vice-Président de la Ligue des Droits de l’Homme, je veux saluer également le défenseur des droits Dominique Baudis représenté par son Directeur de cabinet, Antoine Grezaud, je veux remercier les acteurs du monde associatif, qui se sont impliqués dans ce Jury, l’UEJF, Sacha Reingewirtz, la LICRA, Malik Lounes, le CRIF représenté par Francis Kalifat présent à nos coté également aujourd’hui.

 

Remercier  les élus du Conseil général de l’Essonne,  Maud Olivier, Conseillère générale déléguée chargée de la lutte contre les discriminations et de la promotion de l’Égalité, Thomas Joly, Conseiller général du groupe UPE au Conseil Général, remercier aussi les personnalités qui se sont jointes au jury, Patrick Klugman, Nathalie de Spirtz, Enseignante au centre des jeunes détenus à Fleury-Mérogis, Iannis Roder lui aussi professeur d’histoire et géographie, Émilie Frèche qui était également membre de ce jury. Nos délibérés ont été riches. Ils nous ont permis d’ailleurs de préparer l’avenir de ce prix qui, je vous le confirme, s’inscrit dans la durée, s’inscrit dans une volonté pérenne, non seulement d’entretenir la mémoire d’Ilan Halimi, mais de surtout entraîner l’ensemble des acteurs. Et je veux vraiment toutes et tous, vous remercier.

 

Je vois que nous ont rejoints des élus, des maires de l’Essonne. Merci à vous d’être présents, des acteurs de la vie associative de notre Département engagés dans la lutte contre les discriminations, mais pas que, des représentants du monde combattant, eux qui sont si soucieux du devoir de mémoire. Ils sont aussi avec nous tous les garants de ce travail que nous exerçons.

 

Je veux saluer les cultes qui se sont joints à nos réflexions, à notre travail, permettez-moi particulièrement de saluer mon ami Benjamin Allouche, Président du Conseil des communautés juives de l’Essonne et je veux saluer comme ce matin à Sainte-Geneviève-des-Bois les différents cultes qui se sont associés à cette manifestation.

 

Ces acteurs pourront toujours compter sur le Conseil général de l’Essonne pour les accompagner dans le développement de leurs actions, les mettre en réseau, pour essaimer partout en Essonne et même au-delà et inscrire notre action dans la durée.

 

Le Prix Ilan Halimi contre l’antisémitisme  a vocation à saluer une action engagée, à mettre en lumière une démarche exemplaire, qui doit inspirer d’autres acteurs qui hésitent parfois à s’engager dans ce combat difficile ou tout simplement se sentent isolés.

 

Il a une dotation, elle est de 10 000 euros, mais ce n’est pas une subvention, plutôt un encouragement.

 

Des projets de qualité vous ai-je dit nous ont été soumis.

 

Il n’y aura qu’un seul lauréat, mais je veux dire aux 15 autres impétrants que leur travail a été apprécié, salué, reconnu comme important et qu’à travers ce prix, c’est aussi la manière de faire connaître leur action et de diffuser, de fertiliser, comme on dit, sur le territoire essonnien, pourra être poursuivi.

Nous avons donc délibéré le 6 février dernier, la moitié des projets venait de l’Essonne

 

- Deux des projets étaient de nature artistique

- Trois étaient des projets dans le domaine de la formation ou la recherche

- Huit étaient portés par des associations

- Trois étaient portés par le monde éducatif, notamment dans les collèges

 

Cette année pour la première édition du prix Ilan Halimi, le jury a décidé à l’unanimité de décerner le Prix Ilan Halimi contre l’antisémitisme au collège Charles Péguy pour saluer son action.  Cette action qui s’intitule « L’art comme médium interdisciplinaire pour enseigner la shoah et éduquer aux valeurs universelles d’égalité de dignité et de liberté ».

 

Cette action  aidera les collégiens à s’ouvrir au monde à travers les connaissances théoriques et pratiques, des ateliers artistiques des lectures, des rencontres, des visites de lieux de mémoire comme Drancy, mais aussi la maison des enfants d’Izieu, cette année à Prague. Surtout elle se distingue par son approche éducative transdisciplinaire en matière d’histoire, d’éducation civique, de musique, d’arts plastiques, de langue et de Français.

 

Elle veille à la transmission d’histoire commune à l’ouverture sur l’altérité pour lutter contre toutes les formes de communautarisme. Elle répond surtout pleinement aux objectifs annoncés, le 27 janvier par Vincent Peillon, lors de la journée internationale de la mémoire des crimes contre l’Humanité.

 

Le Ministre s’étant engagé à renforcer la formation et les ressources pédagogiques des enseignants dans l’enseignement de la shoah. C’est la raison pour laquelle son projet innovant et sa capacité précisément à pouvoir servir de point d’appui à d’autres collèges de l’Essonne et au-delà a été particulièrement salué et apprécié par l’ensemble des membres du Jury , que je veux encore remercier et adresser à nouveau mes félicitations à tous ceux qui ont candidaté cette année et surtout vous inviter dès à présent à vous inscrire dans la démarche pour l’année prochaine, car nous voulons multiplier les actions de sensibilisation et de prévention de déconstruction de stéréotypes de ce genre liés à l’antisémitisme. C’est notre modeste, mais opiniâtre contribution à cette mobilisation qui doit être celle de la société tout entière et qui d’une certaine manière est, non pas le plus bel hommage, car c’est dur de le dire ainsi, mais la dette que nous avons toutes et tous à l’endroit de ce jeune citoyen de la République, Juif de France, Ilan Halimi.

CRIF