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Dans le monde arabe, le peuple juif a longtemps été le peuple des « Dhimmi », celui qui se soumet à l’autorité. Or aujourd’hui, ce peuple de « Dhimmi » est devenu autonome, ce qui, pour le monde musulman, est une aberration insupportable. Il en résulte la
Mark Halter a introduit le débat en brossant très vite l’histoire de la haine des juifs : « entre antisémitisme religieux et antisionisme la frontière est ténue ». Si tout a été dit plus de trois siècles avant notre ère, bien sûr il ya eu aussi de grands changements au fil de l’histoire avec la Révolution Française, l’affaire Dreyfus et avant et après la Shoah… Après guerre, la présence des survivants a généré gêne et mauvaise conscience et cela a contribué à soutenir ceux des Juifs qui souhaitaient partir en Palestine. Israël faisait rêver par les images renvoyées d’idéal, de courage, de solidarité, de travail et partage avec les kibboutz.
Puis tout a basculé et progressivement, les Palestiniens sont devenus les Juifs et les Juifs les oppresseurs ! Aujourd’hui, chacun d’entre nous est identifié à Israël, quelle que soit la politique d’Israël jusqu’à en venir à la notion de « légitimité ». « Israël est le seul état au monde accepté à condition »… ! Mais Marek Halter a conclu son propos par une note d’optimisme : « N’oublions pas que nous sommes le peuple de la loi et du verbe et appuyons- nous sur ces deux piliers pour mettre à bas les masques. La parole est plus forte que les Kalachnikovs, parlons à nos ennemis ».
Richard Landes historien, Professeur aux États-Unis, est à l’origine de « Pallywood », documentaire qui décrypte les mises en scène des événements survenus au proche- orient et couverts par les médias. Pour lui, l’antisémitisme est la forme paranoïaque de l’antijudaïsme poussé jusqu’à la négation de l’existence même des Juifs. Dans le monde arabe, le peuple juif a longtemps été le peuple des « Dhimmi », celui qui se soumet à l’autorité. Or aujourd’hui, ce peuple de « Dhimmi » est devenu autonome, ce qui, pour le monde musulman, est une aberration insupportable. Il en résulte la résurgence de l’antisémitisme dans le monde arabe, accompagné et soutenu par celui d’une certaine gauche et d’une certaine élite intellectuelle antijudaïsante. Tous s’abreuvent des mêmes arguments, des mêmes récits de violence, et se retrouvent dans une presse qui ainsi nourrit l’esprit des Européens et des Occidentaux. Ils y trouvent matière pour se déculpabiliser et abri derrière le combat que Juifs et Arabes se livrent. Pour Richard Landes, l’affaire Al dura, icône de la haine, est le pont entre l’antisionisme du 20e siècle et l’antisémitisme du 21e siècle. « L’occident s’en remettra-t-il ? » Telle était sa conclusion.
Le journaliste Jonathan Simon-Sellem, directeur de SS-News lui a succédé. Il est revenu sur l’étymologie de tous ces mots porteurs de haine qui nous concernent : antisémitisme, antijudaïsme, judéophobie, haine du juif et en a cité de nouveau, comme « palestiniste », partisan de la cause juste qui n’admet pas l’existence de l’État d’Israël et « palestinisme », antisionisme qui matérialise la haine des juifs jusqu’au nettoyage ethnique. « Le sionisme a-t-il toujours sa raison d’être ? » a-t-il interrogé, avant de répondre : « Oui, puisqu’il a résisté jusqu’à aujourd’hui ».
Le dernier intervenant de cette table ronde était Philippe, qui a évoqué l’affaire Al dura. Il nous a fait partager ses difficultés pour en dévoiler la mise en scène et ses conséquences aujourd’hui et notamment dans le monde des médias. L’affaire Al dura a été le catalyseur de tous les crimes survenus par la suite, jusqu’à celui de Toulouse l’an dernier, selon lui. À la veille d’un nouveau procès, il s’est dit convaincu que « l’histoire nous donnera raison, car nous avons raison ».
Nicole Bornstein, nouvelle présidente du CRIF Rhône-Alpes, a conclu le panel. Il est ressorti de cette table ronde beaucoup de pessimisme. Judéophobie et antisémitisme sont les deux volets d’une seule et même haine du juif qui remonte à la nuit des temps et dont on ne voit pas l’issue. « Cependant, quelques lueurs d’espoir doivent nous encourager comme la loi qui nous permet de combattre l’antisémitisme, le décryptage acharné des mises en scène, qui nous permet de lever les masques, la parole pour former et informer sans relâche et la résistance, car, malgré tout, nous avons, jusque-là, résisté », a-t-elle affirmé.