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Ce qui est incontestable c’est que les Juifs de France sont de plus en plus souvent attaqués verbalement, voire physiquement au nom de l’antisionisme
Car l'une des vocations majeures et récurrentes du CRIF est de susciter la réflexion et le débat, autour des grands sujets d'actualités, qui secouent notre société et qui concourent à éclairer nos contemporains, sur les réalités et les enjeux auxquels nous sommes confrontés.
Ainsi, nous avons souhaité débattre cette année d'un sujet brûlant d'actualité, qui soulève de grandes interrogations et de profondes inquiétudes, sujet jusqu’alors occulté.
Le nom d’Israël dans les médias, cet étrange objet du délire. Le signe juif et le nom Israël jouissent dans l’imaginaire collectif d’un statut particulier. De quelles passions sont-ils les objets ?
Pour en débattre, nous avons eu le privilège et le plaisir de réunir autour de cette table, cinq éminents intervenants, qui nous ont éclairés de leur expertise.
Je veux nommer, Daniel Dayan, sociologue, Élisabeth Levy, Directrice de la Rédaction de Causeur, Shlomo Malka, Directeur de la Rédaction de l’Arche, Jean-Jacques Moscovitz, Psychanalyste, et Clément Weill-Reynal, journaliste que nous remercions vivement, d’avoir accepté d’intervenir, pour nous livrer leurs réflexions expertes sur le sujet que nous avons débattu ce soir.
60 ans après les lois scélérates d’octobre 40, édictées par le gouvernement de Vichy, ôtant aux juifs tous leurs droits civiques, nous avons entendu, en octobre 2000, place de la République, proférer des vociférations abjectes de « Mort aux juifs ».
Devant le silence « qualifié à l’époque d’assourdissant » des pouvoirs publics et des médias, face à cette parole libérée d’un antisémitisme éhonté, la communauté juive de France, profondément choquée, s‘est senti isolée et abandonnée…
Ce nouveau visage de l’antisémitisme, qu’on a désigné d’antisionisme et dû à l’importation du conflit israélo-palestinien en terre de France, s’est manifesté à travers de nombreux actes de violence, je rappellerai les synagogues brulées, les écoles saccagées, les personnes insultées, harcelées, agressées physiquement, assassinées.
La Société française et ses acteurs ont souhaité minorer, occulter l’ampleur de ce nouvel habit du racisme antijuif, plongeant les nombreuses victimes dans un douloureux désarroi.
" Refuser de voir et de nommer un péril ne l’a jamais fait reculer ", nous dit Emmanuel Brenner à travers son livre témoignage - Les Territoires perdus de la République –.
Comment le poison de l'antisémitisme a-t-il réinvesti notre pays ?
Depuis le début des années 2000, nous assistons à la diabolisation d’Israël, et à sa délégitimation.
L’impact produit auprès des populations européennes à travers les manifestations anti-israéliennes et le boycott éhonté en est l’illustration.
Ces dénigrements systématiques d’Israël ont engendré l’incitation à la haine et la violence.
Certains médias en portent la responsabilité.
Cet endoctrinement a engendré les évènements tragiques de Toulouse en mars dernier.
Cet assassinat barbare a secoué l’ensemble de la communauté internationale et les juifs français en particulier
Les médias français sont notamment accusés de véhiculer une représentation du conflit israélo-palestinien loin de la réalité.
Car les Palestiniens sont systématiquement présentés comme des victimes d’un pays oppresseur et satanique.
Le sens des mots usités ; l’usage d’un vocabulaire à connotation négative traduit un inconscient hostile comme « bébé colons, territoires occupés, crime de guerre… ». Quand ce n’est pas la légitimité d’Israël qui est mise en cause.
Un fait qu’on ne peut occulter. Ce qui est incontestable c’est que les Juifs de France sont de plus en plus souvent attaqués verbalement (selon le rapport du SPCJ), voire physiquement au nom de l’antisionisme.
Si cette réalité est reconnue par les pouvoirs publics qu’en est-il des médias ?
Ont-ils une part de responsabilité dans ce climat hostile à Israël ?
Ont-ils choisi leur camp ? Reçoivent-ils des consignes de leur hiérarchie ?
Nos intervenants nous ont éclairés sur la manière dont les rédactions perçoivent Israël, la liberté dont ils jouissent ou au contraire les contraintes qui leur sont imposées.
Je souhaitais également évoquer à cet égard le film documentaire « Un Œil sur la planète » qui a été diffusé sur une chaine de télévision publique à une heure de grande écoute. Ce documentaire est une illustration emblématique d’une vision unilatérale de ce conflit où Israël est pointé du doigt en procédant par insinuation, voire amalgame et en affirmant des faits totalement inexacts.
Ces quelques réflexions que je souhaitais esquisser devant vous, ne sont en rien limitatives de l'éclairage que nous ont apporté nos cinq intervenants, dont nous connaissons l'expertise.
Qu'ils soient ici remerciés de l'attention qu'ils portent aux travaux de notre association et de l'honneur qu'ils nous ont fait de nous apporter le fruit de leur expérience et de leurs recherches.