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Les responsables politiques, Mairie, Communauté Urbaine de Bordeaux, Conseil Régional, ont rendu tous un hommage aux responsables des communautés présentes, et ont tous souligné l'admiration à Tarek Oubrou et à Hervé Rehby, hommes passionnants et passionnés par le combat du " vivre ensemble ", le respect des différences de chacun, et leur vision ouverte sur le monde. Madame Emmanuelle Ajon, conseillère régionale, a souligné que la laïcité est une idée neuve, émancipatrice, qui doit guider l'action publique, accompagnatrice de la jeunesse. Le Docteur Hervé Rehby a rappelé la loi talmudique, Dina de Malkhouta Dina. Pour Tarek Oubrou, la France n'avait pas prévu la présence massive de l’Islam et la laïcité n'est pas une catégorie, mais un espace, dans un souci du Vivre ensemble. Le docteur Hervé Rehby a souligné que la laïcité avait été une réponse à la prétention du savoir des Clercs, c'est à dire du clergé. Petit à petit, les laïcs vont s'émanciper du statut " d’ignorants" et ont renvoyé les clercs du côté du mystique.
Jean Petaux a rappelé les différents articles de la loi de 1905, en soulignant le paradoxe de cette loi qui accordait des aides financières pour subventionner, toutes religions confondues, des lieux d'enfermement (collèges, lycées, prisons, asiles). Pour Tarek Oubrou, ce texte a été modifié des dizaines de fois pour rendre cette loi plus acceptable. Nous sommes traversés par le monde puisque 60% de nos lois viennent du parlement européen! Pourtant, ajoute Tarek Oubrou, la laïcité juridique et la laïcité sociale n'arrivent pas à s'ajuster. La République est laïque, mais la société n'est pas laïque, puisque composée de religieux, d'athées, d'agnostiques, etc. C'est un espace où s'expriment les différentes catégories. On assiste à une crispation qui entraîne une lecture métaphysique du musulman. Il rajoute par la suite: La France aura les musulmans qu'elle mérite.
Le débat de près de 2 heures a donné lieu à de nombreuses questions de la salle. À une question sur le voile, Tarek Oubrou dans son avant-dernier livre, cité par Jean Petaux dit: "Le voile cristallise. Cela me fait penser à l'escargot. Plus on appuie dessus, plus il se rétracte. Le voile, je suis bien placé pour en parler, derrière le voile il n'y a rien. Une enseignante de la salle raconte son expérience, d'avoir emmené, sous sa seule initiative, une trentaine d'élèves visiter une mosquée, puis une synagogue, et d'entamer un débat avec ces élèves sur les différentes religions.