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En voici la teneur :
1) Eviter, autant que possible, de répondre par écrit aux autorités juives, mais le faire oralement.
2) Toutes les fois qu'il sera nécessaire de répondre, il faudra dire que l'Eglise doit faire ses investigations pour étudier chaque cas en particulier.
3) Les enfants qui ont été baptisés ne pourraient être confiés aux institutions qui ne seraient pas à même d'assurer leur éducation chrétienne.
4) Pour les enfants qui n'ont plus leur parents, étant donné que l'Eglise s'est chargé d'eux, il ne convient pas qu'ils soient abandonnés par l'Eglise ou confiés à des personnes qui n'auraient aucun droit sur eux, au moins jusqu'à ce qu'ils soient en mesure de disposer d'eux-mêmes. Ceci, évidemment, pour les enfants qui n'auraient pas été baptisés.
5) Si les enfants ont été confiés par les parents; et si les parents les réclament maintenant, pourvu que les enfants n'aient pas reçu le baptême, ils pourront leur être rendus.
Cette lettre résume les consignes applicables aux enfants juifs cachés dans les institutions catholiques pendant la guerre. De fait, elle reflète les impératifs du dogme catholique. Son authenticité est probable, mais le fait qu’elle soit non signée exige que davantage de recherches soient engagées. Les évêques français, à qui cette lettre a pu être transmise, n’en ont, dans leur grande majorité, pas suivi les instructions.
Il reste aux historiens à travailler sur ce passage d’une histoire douloureuse qui ne doit pas faire oublier l’attitude héroïque d’une large partie des membres de l’Eglise de France grâce auxquels de nombreux enfants ont pu être cachés pendant la guerre et soustraits aux rafles et aux arrestations qui les auraient conduits à une mort certaine.