Monsieur le Président du Congrès juif européen
Monsieur le Grand Rabbin de Paris
Monsieur le Président du Sénat
Madame et Monsieur le ministre
Mesdames et messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Avant tout je voudrais au nom de Ségolène Royal qui n’a pas pu être présente parmi nous ce soir, remercier Roger Cukierman, Président du Conseil représentatif des institutions juives de France, pour l’organisation de cette mobilisation importante et nécessaire, de toute l’opinion publique française.
Ce qui nous réunit aujourd’hui, ici à cette tribune, et vous dans cette salle, c’est l’affirmation de notre hostilité profond et totale à l’égard de la politique du gouvernement iranien qui menace l’Etat d’Israël et qui défie le concert des Nations. Ensemble, Républicains de toute tendance démocratique de notre pays, nous voulons, ici, ce soir, avec vous, affirmer notre opposition à un gouvernement qui n’a pas hésité à organiser une conférence indigne, ouvrant à la promotion des thèses niant la réalité de l’holocauste. Le combat contre le négationnisme en France, en Europe, partout dans le monde n’est jamais fini, il est sans cesse à recommencer. Notre vigilance, notre détermination doivent être et seront sans faille.
Il n’est pas acceptable d’insulter ainsi la mémoire des victimes et de leur famille et nous ne l’acceptons pas. Il n’est pas acceptable de laisser planer la possibilité d’une agression contre l’Etat d’Israël et nous ne l’acceptons pas. Nous n’acceptons pas cette menace sur les équilibres d’une région si fragile.
La position de Ségolène Royal sur le nucléaire iranien a été depuis le premier jour ferme et nette. Certes, l’Iran doit respecter le Traité de non prolifération nucléaire qu’il a signé, mais ce traité, Mesdames et Messieurs, ne doit pas faire l’objet d’une lecture naïve.
Corinne Lepage à l’instant disait fort justement - et nous le savons bien car nous le voyons dans les actions successives du gouvernement iranien, et nous le voyons dans ce que dit l’Agence internationale de l’énergie atomique – Il n’est pas si difficile que cela de passer du nucléaire civil au nucléaire militaire. C’est une question d’enrichissement et de nombres de centrifugeuses. Alors, il faut en effet respecter le traité et commencer par le commencement à savoir par son article 3 qui prévoit des contrôles de l’Agence internationale de l’énergie atomique pour vérifier que le nucléaire civil ne se transforme pas en nucléaire militaire. Il est donc, Mesdames et messieurs nécessaire et juste d’interdire à Téhéran de développer son nucléaire civil, tant que le régime iranien refusera le contrôle sur ses installations. Or, vous le savez, nous le savons tous, depuis 2002, l’Agence internationale de l’énergie atomique a découvert plusieurs programmes qui lui avaient été cachés par l’Iran. A partir de cette date, elle a rencontré un grand nombre de difficultés, se voyant interdite d’accès à certains sites. Cette situation a conduit, l’Agence internationale de l’énergie atomique a dénoncer publiquement ces manquements et dissimulations et à saisir le Conseil de Sécurité des Nations unies le 4 février 2006. La résolution 1696, du Conseil de Sécurité a ensuite donné à l’Iran jusqu’au 31 août 2006, pour suspendre ses opérations d’enrichissement. Ce même jour, l’Agence a constaté que l’Iran ne se trouvait pas en conformité avec la résolution car je cite « il n’avait pas suspendu ses activités liées à l’enrichissement et ne coopérait pas de manière satisfaisante avec l’Agence. Les négociations engagées par l’Union européenne avec Javier Solana, par l’Allemagne, par la France, par le Royaume-Uni sont hélas, aujourd’hui dans l’impasse. Après avoir refusé les propositions successives de l’Europe et de la Russie qui reposaient sur des conditions de transparence et de contrôles des activités nucléaires, l’Iran a interrompu ces négociations. Dès lors, l’Union européenne s’en est tenue à la position du conseil des gouverneurs de l’Agence qui a clairement exprimé son refus de tout développement – y compris civil – de la filaire nucléaire iranienne, tant que le gouvernement de ce pays refusera de se soumettre aux contrôles prévus par le droit international et par le Traité de non prolifération. La règle, pas de technologie civile sans un contrôle complet et pas de capacité d’enrichissement inutile pour un programme d’usine électrique est simple et clair. Il suffit de s’y tenir.
Au cours de son voyage au Proche-Orient, Madame Royal a de nouveau affirmé clairement, nettement et partout, son refus du nucléaire civil pour un pays qui ne respecte pas les règles du Traité de non prolifération et qui ne cesse de proférer des menaces contre l’existence de l’Etat d’Israël. Si l’Iran venait à respecter ces conditions, celles posées par le traité de non prolifération, celles posées par l’Agence internationale de l’énergie atomique, celles posées par l’Union européenne, celles posées par les Nations unies, alors il serait possible d’accepter la reprise d’un activité tendant au nucléaire mais vraiment, au nucléaire civil. Car il est de notre intérêt que l’Iran ne reste pas au ban de la Communauté internationale : la logique de confrontation n’est pas efficace mais la logique de faiblesse et d’ambiguïté ne l’est pas plus.
Une lueur d’espoir est venue du résultat du scrutin iranien, le 15 décembre dernier, pour les municipales et pour la désignation de l’Assemblée des experts. J’espère, comme d’autres avant moi, qu’il faut l’interpréter comme un désaccord d’une majorité d’Iraniens avec la politique internationale agressive de leur président. Sans doute beaucoup d’entre eux sont favorables au nucléaire civil mais pas militaire. Pour la majorité des Iraniens, je veux le croire, le nationalisme ne doit pas conduire à l’isolation et l’antisémitisme de leur président ne doit pas les rassembler.
Je vous le dit ce soir Mesdames et messieurs, au nom de Ségolène Royal, la France se doit d’être vigilante. Elle ne peut pas transiger, elle ne doit pas transiger, elle ne transigera pas avec la sécurité d’Israël qui est la condition de la stabilité au Proche-Orient. La France est, et restera à ses côtés dans la lutte contre le fanatisme et contre le terrorisme.