Le CRIF en action
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Publié le 20 Septembre 2010

Allons donc, Cécile Duflot!, par Marc Knobel

Dimanche 19 septembre 2010 (vers les 11h40), vous étiez sur Europe 1 et vous répondiez aux questions de Jean-Pierre Elkabbach, notamment. Je dois dire que vous commentiez avec beaucoup d’énergie et de convictions les mesures qui s’appliquent aux Roms, notamment la circulaire ministérielle du 5 août 2010 qui a suscité l’émoi parce qu’elle visait spécifiquement les camps de Roms, je cite : « Il revient donc, dans chaque départements, aux préfets d'engager (...) une démarche systématique de démantèlement des camps illicites, en priorité ceux de Roms », pouvait-on lire. Dans sa chronique hebdomadaire (DNA, 19 septembre 2010), Alain Duhamel a raison de noter que cette circulaire constitue une discrimination ethnique interdite à la fois par la Constitution française et par la charte des droits fondamentaux européens. Depuis, la circulaire a été promptement retirée et rectifiée.




A cette occasion, vous rappeliez donc ce que sont ou devraient être les valeurs de la République et vous dénonciez avec force ce que vous appelez des « mesures discriminatoires. » J’entends et je comprends. Mais, ce que je ne comprends pas, c’est votre aptitude à ne pas entendre, couvrir peut-être et/ou à absoudre des militants et des élus de votre parti (les Verts) qui quotidiennement enfreignent la loi (des sénateurs Verts) et de fait, encouragent des actes discriminatoires. Comment donc ?



Le sujet n’est pas le même, certes. Je le reconnais. Mais, en la matière, y aurait-il de petits sujets ?



De fait, je ne vois pas pourquoi d’un côté vous dénonceriez les discriminations (qui visent les Roms) et de l’autre, vous couvririez les discriminations (qui visent les israéliens). Je m’explique : certains de vos militants et quelques uns de vos élus boycottent ouvertement les produits israéliens et participent activement aux campagnes illicites du BDS. Or, le boycott promu par la campagne BDS est une hérésie morale, car il s’agit purement et simplement de réinstaurer au XXIe siècle une punition disparue depuis des millénaires dans nos sociétés : la “punition collective”. Mais surtout, le boycott constitue une infraction pénale et il est considéré COMME UNE DISCRIMINATION au sens des articles 225-1 et suivants du Code Pénal, modifié par la Loi n°2006-340 du 23 mars 2006 - art. 13 (Journal Officiel de la République Française, 24 mars 2006).



Alors, il y a dans votre courroux, je pense, quelque chose d’étrange. Car, la lutte contre les discriminations n’est pas et ne peut être à géométrie variable.



Photo : D.R.