Le CRIF en action
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Publié le 26 Novembre 2004

Anatolyi Chtcharanski reçu par le CRIF

De passage à Paris, le ministre israélien des Relations avec la Diaspora, l’ancien refuznik soviétique, Anatolyi Chtcharanski, a été reçu, le 25 novembre dernier, par le CRIF. Au Bureau Exécutif réuni autour du président Roger Cukierman, s’étaient jointes plusieurs personnalités communautaires : le Grand rabbin de Paris, David Messas, le rabbin Michel Serfaty et des représentants du Consistoire Central, de l’UEJF, du B’nai B’rith et de la Wizo.



Pour Roger Cukierman, la communauté juive de France vient de vivre trois années ponctuées par des déclarations fortes du gouvernement contre l’antisémitisme. Un point d’orgue a été atteint avec la mise sur pied d’une Commission interministérielle de lutte contre l’antisémitisme. Or, brusquement, cette même communauté est en train de vivre un véritable traumatisme. D’une part, en constatant les égards exceptionnels réservés au chef de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, lors de son hospitalisation à Clamart et, d’autre part, l’affaire « Al-Manar ». Pour Roger Cukierman, ces deux attitudes sont motivées par des considérations politiques venant du plus haut niveau de l’État. C’est pourquoi, le CRIF a décidé de mobiliser d’urgence l’opinion publique, le monde politique, toutes tendances confondues et les autorités religieuses. Une pétition a été lancée qui a recueilli d’ores et déjà 8 000 signatures. Dès que l’autorisation préfectorale sera obtenue, un bus circulera dans la ville pour diffuser les « œuvres » d’Al-Manar en vue d’une édification nécessaire du public parisien.

« Je constate, hélas, a conclu Roger Cukierman, que le silence du gouvernement français est total. Nous traversons une période difficile d’hostilité à notre égard ».

Le ministre Chtcharanski a avoué avoir été tout aussi surpris par l’attitude française car, dans un premier temps, il ne cessait de chanter les louanges de la France, notamment auprès de ses interlocuteurs américains, en mettant en avant sa fermeté face à Al-Manar. Le revirement constaté le surprend et l’inquiète. Pour lui, les émissions d’Al-Manar, qu’elles visent les enfants ou les universitaires, ont comme seul objectif de présenter Israël comme un État illégal et les Juifs comme un peuple criminel. Le conventionnement accordé par le CSA fait passer Al-Manar d’une chaîne pirate à une chaîne légale. C’est consternant. C’est pourquoi, une coopération entre la communauté juive de France et Israël sera utile et constituera un véritable défi.

Outre cette question qui a dominé les débats, un tour d’horizon a permis d’obtenir l’avis du ministre sur divers sujets de politique intérieure et internationale.