Avigdor Lieberman a rappelé que l’antisémitisme est le préjugé le plus ancien dans l’histoire du monde. Le ministre israélien des affaires étrangères a cité des exemples récents qui l’ont frappé : l’assassinat d’Ilan Halimi dans la banlieue parisienne, l’attaque contre une synagogue Loubavitch à Moscou et la récente fusillade contre le musée de l’holocauste à Washington. Déclinant les formes modernes de l’antisémitisme, Avigdor Lieberman a constaté, à coté de l’islamisme radical, le retour des nationalismes et le développement du négationnisme.
Le vice-premier ministre israélien a déploré qu’aucun autre pays qu’Israël n’est contesté dans son existence même et qu’on refuse au peuple juif le droit à l’auto-détermination.
Abraham Foxman, le directeur national de l’ADL, a estimé que l’année 2009 a été la plus mauvaise pour les juifs depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. « Aucun pays n’a été épargné. Cela n’a jamais été aussi sérieux », a estimé le responsable américain pour lequel la lutte contre l’antisémitisme ne peut pas se résumer à la comptabilisation des actes antisémites.
« Parler n’est pas suffisant », a appuyé le professeur de l’université hébraïque de Jérusalem Yehuda Bauer, qui a invité les participants à soutenir les médias anti-antisémites comme MEMRI. L’universitaire a appelé à se confronter dans les universités et à développer un travail avec les groupes parlementaires. « Les juifs ne peuvent pas lutter seuls contre l’antisémitisme. Ils ont besoin d’alliés. » Yehuda Bauer a ainsi estimé que de nombreux pays, dont la Chine, l’Inde, et la plupart des pays africains n’avaient pas été contaminés par l’antisémitisme. Il a aussi appelé à faire une distinction entre les critiques légitimes et celles qui sont illégitimes d’Israël.
Aviva Raz Shechter, la directrice du département de lutte contre l’antisémitisme au ministère israélien des affaires étrangères qui organise cette conférence avec le ministère chargé de la diaspora et de l’information a dénoncé « l’énormité de la situation » et mis en évidence que « ce qui unit nos ennemis est la haine des juifs et la délégitimation d’Israël ».
Richard Prasquier, le président du CRIF, a par ailleurs présidé ce mercredi une table ronde sur l’état de l’antisémitisme dans le monde.
Photo : D.R.