C’est au cours du XXXIIème congrès de l’Union des Etudiants Juifs de France, qui s’est déroulé du 25 au 28 juin en région parisienne, qu’Arielle Schwab a été élue à la présidence de l’UEJF. Elle prendra ses fonctions le 4 novembre 2009 lors de la convention nationale, succédant ainsi à Raphaël Haddad.
Agée de 25 ans, elle est diplômée de l’Ecole HEC, spécialisée en Marketing. Après avoir été nommée déléguée nationale en 2004, elle a été élue Trésorière en 2005, secrétaire nationale en 2006, puis vice-présidente en 2007.
Les commissions de travail sur les motions d’orientation du congrès ont mis l’accent sur la construction des mémoires, la lutte contre les préjugés comme priorité dans la lutte antiraciste, le renforcement de l’UEJF sur le terrain universitaire.
Dans son discours de candidature, Arielle Schwab a déclaré « L’UEJF a la possibilité de s’inscrire dans la continuité, en assumant une identité étudiante juive française éclairée. En élisant une femme à sa tête, elle envoie un message à la communauté juive et à la société civile en général.». Elle sera la 4ème femme élue à la présidence de l’UEJF.
Nous reproduisons ci-dessous l’allocution prononcée par Arielle Schwab lors de cette élection :
Je veux porter la voix de l’UEJF !
Je suis émue ce matin. C’est un grand matin pour moi et pour l’UEJF. Pour moi qui me présente devant vous, candidate à la Présidence de l’UEJF. Pour l’UEJF qui a la possibilité de s’inscrire dans la continuité, mais en même temps, vous le voyez, quelque chose a changé…
Elire une femme à la tête de l’UEJF, c’est envoyer un message à la communauté juive de France, et c’est un message que la communauté juive envoie à l’ensemble de la société civile, selon nos combats.
Mais ce matin c’est aussi 8 ans d’expérience et de travail que vous avez la possibilité de porter à la tête de l’UEJF. J’avais 17 ans lorsque j’ai contribué à créer puis lorsque j’ai pris la Présidence de la Délégation des lycéens juifs de France. Cela fait 8 ans que j’ai passé pour la première fois la porte des bureaux de l’UEJF, rue Lowendal à l’époque et que j’y ai trouvé ce que je cherchais, ce dont je rêvais, une institution, des étudiants, qui vivent une identité juive affirmée et éclairée, à la fois fière et dans la rencontre. Depuis 8 ans j’ai appris à être dans l’action, j’ai appris la responsabilité, la décision, et j’ai vécu l’engagement.
L’engagement est pour moi une valeur essentielle, ancrée dans une tradition familiale. Une valeur qui rime pour moi avec convivialité, intelligence collective et réalisations.
Cette conception de l’engagement je l’ai retrouvée en rencontrant mes aînés, Ygal El Harrar, Patrick Klugman, Yonathan Arfi, et les Présidents au sein des Bureaux desquels j’ai eu la chance et l’honneur de travailler, Benjamin Abtan et Raphaël Haddad. Cet engagement je l’ai vu sublimé à l’UEJF, cette organisation à laquelle je tiens tant, capable à la fois d’une vision construite et pertinente comme nous l’avons bâtie durant ce Congrès, et d’actions efficaces et dignes. C’est cet engagement que je veux incarner pour mener l’UEJF face aux défis de demain et ils sont nombreux.
C’est en tant que Juive pratiquante, fière de mon identité que je veux porter la voix de l’UEJF dans une communauté qui se sent souvent agressée à juste titre, et qui pourrait être tenté par l’enfermement.
Pour cela nous devons travailler au vivre ensemble, et une façon de le faire est de passer par la transmission de la Mémoire. Parce que je suis une petite fille de survivants de la Shoah, mais aussi parce que le voyage au Rwanda a changé ma conception de la Mémoire, des Mémoires, je veux permettre à la Mémoire de sortir des lieux où elle est confinée pour en faire une force de vie, une force du vivre ensemble.
Ce vivre ensemble ils se défend aussi et surtout au travers des valeurs républicaines, françaises. Nous vivons au rythme des échéances électorales et politiques et j’espère un avenir pour notre pays, la France, où il n’y a pas d’abstention, où Dieudonné n’est pas candidat.
Mais si nous luttons contre une liste antisioniste, nous ne sommes pas seulement anti-antisionistes. Je suis une Juive de France sioniste, et je rêve chaque jour que ce pays qui m’est cher vive heureux et en paix. Et lorsqu’ Israël a besoin d’être défendu, j’ai la folie de croire que l’UEJF peut ouvrir des voies à un avenir meilleur pour tous.
C’est pour faire de l’UEJF un acteur d’un monde nouveau, complexe, où tout est à réinventer chaque jour. C’est avec l’équipe qui se présente aujourd’hui si nous sommes élus. C’est pour faire vivre cette idée que les étudiants juifs de France ont quelque chose à dire au monde que je veux être Présidente de notre Union, l’Union des étudiants juifs de France.
Arielle Schwab, nouvelle présidente de l’UEJF