Pour Tamar Ariav, la présidente de Beit Berl, c’est un véritable engagement « idéologique ». Et un engagement qui a un prix. « Certains étudiants, juifs comme arabes, refusent de s’inscrire à Beit Berl car le campus est mixte. Pour les mêmes raisons, certaines universités refusent de s’associer avec nous », déplore-t-elle. Cependant, Beit Berl fondé en 1949, touche un large public puisque l’établissement accueille chaque année 10 000 étudiants dont 20 % d’étudiants arabes, soit le poids exact de cette communauté dans la population israélienne. Et surtout, cet Institut étant essentiellement dédié à la formation des enseignants, la coexistence quotidienne qui y règne est bien davantage qu’une simple expérience personnelle. Elle est un modèle pour les générations futures.
« Dans la mesure où un professeur peut avoir, au cours de sa carrière, une influence sur des milliers d’enfants, le travail que nous faisons ici prépare à la coexistence future. Déjà, la nouvelle génération est plus confiante que nous ne l’étions » remarque Ruweida Abou Rass qui parle en connaissance de cause puisqu’avant d’être embauchée à Beit Berl comme professeur d’anglais en 1997 elle y fut étudiante dans les années 80. « A l’époque et il n’y a encore pas si longtemps, les relations entre Juifs et Arabes étaient plus sur le mode gouvernants-gouvernés. Mais, les choses ont bien évolué depuis. Notamment depuis trois ans. Notre voix est écoutée, on est plus impliqués dans les décisions et on est davantage respectés. » Un changement que Beit Berl doit avant tout à sa présidente Tamar Ariav. L’espoir de Tamar est « que la société israélienne dans son ensemble finisse par adopter cette voie-là ».
Parce que ce défi, celui du dialogue entre les communautés, est aussi celui de "Jérusalem & Religions", le site Internet est partenaire de la soirée de lancement du Cercle des Amis de l’Institut Universitaire Beit Berl qui a e lieu le 23 juin 2011 à Paris à la Mairie du XVIème arrondissement sous les auspices de son député-maire, Claude Goasguen, président du groupe parlementaire d’Amitié France-Israël et en présence de Yossi Gal, ambassadeur d’Israël en France.
Par Catherine Dupeyron
Photo : D.R.
Source : Jérusalem & Religions