Le CRIF en action
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Publié le 15 Juillet 2010

Bonne conscience à 5heures de Tel-Aviv. A quelles fins ? par Nicole Yardeni

C’est avec amertume que nous avons pris connaissance du vœu condamnant l’opération israélienne du 31 mai au large de Gaza, voté en Conseil Municipal à Toulouse le 25 juin.



Près d’un mois après les faits, alors que l’on connaît la nature des vrais organisateurs de cette flottille et leurs buts politiques, c’est-à-dire un soutien au Hamas et à ses équivalents ailleurs dans le monde, on ne peut que s’interroger sur le pourquoi d’un tel vœu.



Bien sûr, les conséquences tragiques de l’arraisonnement du « Mavi Marmara » devaient faire l’objet d’une enquête et Israël, comme toute démocratie, en a diligenté une, saluée par le G8.



Mais au sein des pays d’où venaient ces passagers, à l’exception des services de renseignements, on évite de se poser des questions. On préfère s’abriter derrière la critique du gouvernement israélien et ne pas se demander pourquoi Israël ?



Ainsi, au Conseil Municipal, seule Yvette Benayoun-Nakache a voté contre, Dan Benyahia et Jean-Luc Moudenc se sont abstenus. Tous les autres élus présents gauche et droite confondues ont voté pour ce vœu proposé par les communistes.



Pourquoi les communistes ? Les réponses sont multiples. La plus déterminante semble être qu’il apparaît aux communistes comme à d’autres, y compris à droite, on pense à un Dominique de Villepin, que l’anti-israélisme pourrait être un outil de marketing politique.




En fait, l’anti-israélisme peut aussi être un outil de marketing commercial, on le voit avec Utopia, le commercial et le politique fusionnant.



La campagne de boycott qui s’annonce en est un autre exemple.



Ces calculs à courte vue dissimulent d’autres questions sur nos sociétés européennes.



Malgré une histoire douloureuse, les Juifs ont largement choisi l’Occident et Israël avec sa population très diverse est une démocratie permettant des droits politiques tels que nous les comprenons ici.



Pourquoi choisir la civilisation occidentale ? Elle n’est pas supérieure à d’autres et présente certainement de nombreux défauts, seulement elle permet de poser des questions, de remettre en cause le pouvoir, d’en changer si on le souhaite.



Que ceux qui ont défilé le 5 juin derrière le drapeau turc au son de slogans dans une langue qui n’était pas le Français se posent la question de savoir dans quelle civilisation souhaitent-ils vivre à l’heure où Erdogan déclare vouloir noyer ses kurdes dans le sang ?



Que ceux qui croient plaire aux nouveaux « Billancourt » en désignant Israël à la vindicte populaire parce qu’ils ne pourront plus acheter la paix sociale se rassurent, il n’y aura pas de trouble à l’ordre public à cause de cela.



Simplement, les Juifs, protégés physiquement mais blessés symboliquement, se sentiront un peu plus seuls.



Nicole Yardeni est présidente du CRIF Toulouse Midi-Pyrénées



PS : le cinéma ABC programme le film censuré par Utopia « A 5 heures de Paris ».Grande soirée Hébraïca le 8 juillet au cinéma ABC.



Photo : D.R.