Le CRIF en action
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Publié le 20 Septembre 2005

Ces réfugiés juifs oubliés

La deuxième réunion plénière de la JJAC (Justice For Jews From Arab Countries) s’est tenue à Londres le 19 septembre en présence de plusieurs personnalités parmi lesquelles, Zvi Heifetz, ambassadeur d’Israël en Grande-Bretagne, Jon Benjamin, président du Board of Deputies, le « Crif anglais » et Mordehai Ben Porat, ancien député et ministre israélien.



Animée par Stanley Urman, le directeur général de la JJAC, la réunion regroupait les représentant des États-Unis, de France, d’Israël, de Grande-Bretagne, du Canada, de Belgique et du Brésil auxquels se sont joints, par conférence téléphonique, des délégués d’Espagne, d’Australie et du Mexique. La délégation israélienne comportait notamment des représentants des ministères de la Justice, des Affaires étrangères et des relations avec la Diaspora.

Le CRIF, qui prendra, en France, la direction de la campagne de sensibilisation au sort des Juifs originaires des pays arabes, était représenté par Haim Musicant, Directeur général et Jean-Pierre Allali, membre du Bureau Exécutif.

Initialement prévu en mars 2006, le « mois des réfugiés » a été étalé sur les mois de mars-avril-mai. Certains délégués ont tenu à appuyer leur choix de la période de Pessah, hautement symbolique, pour le point d’orgue de cette campagne.

Les actions envisagées sont de tous ordres : conférences, projections de films, expositions, interventions auprès des personnalités politiques, mise à contribution des médias…

Tout en précisant que cette campagne n’était pas dirigée contre les réfugiés palestiniens mais en faveur des réfugiés juifs oubliés, les intervenants ont toutefois mis l’accent sur les deux catégories, très différentes, de réfugiés. Les uns, palestiniens, ont été victimes d’une guerre imposée à Israël par les armées arabes coalisées. Les autres, Juifs issus du monde arabo-musulman où ils étaient installés depuis des millénaires, ont été les victimes innocentes d’une politique savamment orchestrée allant de l’intimidation psychologique à la violence, voire aux pogromes, le tout sur fond d’antisémitisme.

Dans chaque pays, les membres des communautés juives concernées seront invités à remplir des questionnaires résumant leur propre parcours sur le chemin de l’exil.

Rappelant les propositions du président Clinton, de constituer un fonds international destiné à indemniser les réfugiés, juifs sépharades comme palestiniens, Yossi Ben Aharon, de la WOJAC (Organisation mondiale des Juifs originaires des pays arabes), a néanmoins tenu à préciser que rien n’était acquis quant aux rétributions, et que les questionnaires serviront, dans un premier temps de témoignages sur la tragédie des Juifs des pays arabo-musulmans.

À la demande de Jean-Pierre Allali, il a été convenu que pour la France, ces questionnaires seraient libellés à l’en-tête de la WOJAC, de la JJAC et du CRIF. Jean-Pierre Allali a assuré que le Consistoire central serait sollicité pour participer à cette campagne de même que les associations qui ne font pas partie du CRIF, mais sont fortement motivées, comme l’UPJF, qui était representé par Joel Bettan et Yves Boutboul.

Le CRIF qui invitera à cette occasion Jean-Claude Niddam, en charge du dossier au ministère israélien de la Justice, a l’intention de mettre sur pied dans un proche avenir, des assises générales en présence des dirigeants de toutes les associations concernées.

Par ailleurs, toujours pour ce qui est de la France, deux comités vont être rapidement constitués : un comité d’honneur composé de personnalités et un comité d’action composé des dirigeants des institutions et associations qui voudront s’investir dans ce projet.

La prochaine réunion préparatoire aura lieu en janvier 2006 en Israël.