Le CRIF en action
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Publié le 22 Mai 2007

Conférence Dreyfus à Rouen. Knobel : « l’antisémitisme n’est pas mort »

Avec la participation de la cour d’Appel de Rouen, du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, de la région de Haute-Normandie et du département de la Seine Maritime, l’ordre des Avocats de Rouen organise une série de colloques autour de l’Affaire Dreyfus, du 21 mai au 1er juin 2007. Le 21 mai, à la Cour d’appel de Rouen, la conférence d’ouverture a traité de la justice pendant l’Affaire Dreyfus. Pour le CRIF, Marc Knobel a évoqué l’évolution de l’antisémitisme en France. Il a expliqué qu’en 2007, l’antisémitisme est à la fois structurel et conjoncturel. Il a insisté sur les stéréotypes et les préjugés qui appartiennent aux vieilles antiennes de l’antisémitisme populaire et politique.


Plusieurs allocutions ont été prononcées par Yves Mahiu, Bâtonnier de l’ordre; Philippe Ingall Montagnier, Procureur Général de la Cour d’Appel de Rouen ; Jacques Nunez, Premier Président de la Cour d’Appel de Rouen; Charles Dreyfus, petit-fils d’Alfred Dreyfus ; François Zimeray, Président de la Communauté d’agglomération de Rouen, et les exposés de Michel Drouin, historien ; Lorraine Beitler, Professeur à l’Université de New-York ; Jean Favard, Conseiller honoraire à la Cour de Cassation ; Maître Méhana Mouhou, avocat au barreau de Rouen et Marc Knobel, chercheur au CRIF. Dans son allocution, Yves Mahiu a déclaré qu’Alfred Dreyfus « est une victime expiatoire de la raison d’Etat. » Le bâtonnier a ajouté que « ce sont des sentiments de haine qui enfantent le racisme et l’antisémitisme ». Philippe Ingall Montagnier a précisé qu’il était très « salutaire que l’on puisse évoquer ici la justice à ses pires moments, lorsqu’elle est aveugle, sourde et victime des ses propres préjugés. » Pour Jacques Nunez, « il est évident que la Justice doit accompagner les commémorations sur l’Affaire Dreyfus. » Le Premier Président de la Cour d’Appel de Rouen a ajouté : « Nous savons que l’avenir repose sur le passé. Il est indispensable d’étudier l’Affaire Dreyfus pour savoir si elle pourrait se reproduire. » Jean Favard a indiqué qu’indépendamment « de la souffrance d’Alfred Dreyfus, nous avons assisté au summum de la pression qui a été exercé sur le judiciaire. » Enfin, Maître Méhana Mouhou a parlé de l’antisémitisme qui durant l’Affaire et de la presse antisémite.