Le CRIF en action
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Publié le 17 Mai 2004

Contre l’antisémitisme, je marche !

Sous le slogan unitaire « Contre l’antisémitisme, je marche ! », la manifestation initiée par SOS-Racisme avec le concours de « Ni putes ni soumises », de la FIDL, de l’UEJF, du CRIF et de la LICRA a connu, dimanche 16 mai, un remarquable succès.



Trente mille personnes se sont retrouvées pour défiler, drapeaux nationaux français brandis, sous le soleil et dans une ambiance musicale bon enfant, de la place de la République à celle de la Bastille.

Autour de Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, Fadéla Amara, présidente de Ni putes ni soumises, de Patrick Gaubert, président de la LICRA, et de Roger Cukierman, président du CRIF, réélu le matin même, la classe politique française, toutes tendances confondues, a répondu présent.

On notait la présence du ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, de la Secrétaire d’Etat aux droits des victimes, Nicole Guedj, du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, du président de l’UDF, François Bayrou, du premier secrétaire du PS, François Hollande, des anciens ministres (Laurent Fabius, Claude Goasguen, Bernard Kouchner, Jack Lang, Corinne Lepage, Georges Sarre, Lionel Stoleru, Dominique Strauss-Kahn) et de nombreux représentants des partis politiques parmi lesquels Jeannette Bougrab et Laurent Dominati (UMP), Pierre Aidenbaum, Patrick Bloche, Lyne Cohen-Solal et Harlem Désir (PS), Marielle de Sarnez (UDF), Jean-Jacques Curiel (PR), Christiane Taubira (PRG), …

Alors que Marek Halter côtoyait Anne Sinclair, Elie Chouraqui et Claude Lanzman, les représentants des religions se retrouvaient : le Grand rabbin de Paris, David Messas, le rabbin de Ris-Orangis Michel Serfaty, le père Patrick Desbois, secrétaire de la commission de l’épiscopat chargé des relations avec le judaïsme, le pasteur Florence Taubmann, représentant le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante de France, et Karim-Hervé Benkamla, représentant du Recteur de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur.

Outre son nouveau président, le CRIF qui défilait sous deux bannières derrière lesquelles s’étaient rassemblés des dizaines de représentants d’associations membres, était notamment représenté par plusieurs membres du Bureau Exécutif (Jean-Pierre Allali, Ariel Goldman, Francis Kalifat, Gérard Unger, Michel Zaoui …), du Comité directeur (Arié Benshemoun, Bernard Kanovitch, Pierre Lévy, Joseph Roubache, Guy Wallier, Clément Yana …), et par son directeur général, Haïm Musicant.

À l’arrivée, après plusieurs heures de marche, sans aucun incident, sur un podium dressé sur la Place de la Bastille, Patrick Klugman, vice-président de SOS-Racisme et maître d’œuvre de la cérémonie, après avoir égrené les noms des dizaines d’associations participantes, a donné la parole à de nombreux intervenants : Dominique Sopo s’est écrié : « On ne peut pas laisser faire sans réaction. ». Patrick Gaubert a déclaré : « Manifester ne sert à rien si on n'agit pas au jour le jour. ». Roger Cukierman a déclaré : « Nous sommes les enfants de la République, tous citoyens égaux en droits et en devoirs…L’antisémitisme, qui ressurgit des égouts de l’Histoire, menace les valeurs fondamentales de la société française. Attaquer le Juifs, c’est attaquer la France. ». Yonathan Arfi, président de l’UEJF, lui, a estimé que s’il y a des jours où les Juifs se sentent seuls, il y en a, comme aujourd’hui, où ils se sentent épaulés, soutenus, compris ». Marek Halter, rappelant une anecdote du folklore yiddish de son enfance, s’est taillé un franc succès en entraînant la foule à pousser un grand cri à l’adresse du Ciel pour que cesse enfin l’antisémitisme. Pierre Shapira, adjoint au maire de Paris, a rappelé la politique pédagogique de la ville qui appose des plaques commémoratives dans de nombreux lycées et pour qui « il faut rester vigilants face à un combat, hélas, toujours d’actualité », avnat de céder la place à un représentant des DOM-TOM, un représentant de l’UFAL, plusieurs représentants d’associations africaines. Nicole Borvo, du Parti communiste, a évoqué la mémoire des milliers de Juifs communistes morts en déportation, estimant que la lutte contre l’antisémitisme est « un enjeu fondamental pour les démocraties ». Pour Fadéla Amara, la lutte pour l’éradication du fléau antisémite passe par les écoles, les collèges et les cités où l’islamisme est à l’origine de beaucoup de dégâts ». Jeannette Bougrab, pour l’UMP et Abderahmane Dahmame, pour le Centre des Démocrates Musulmans ont été les derniers intervenants. La manifestation s’est dispersée dans le calme après la Marseillaise.

« Ceux qui, au sein de la communauté juive, avaient critiqué, voire dénigré le principe de cette action unitaire et ceux qui, MRAP et LDH en tête, voulaient étendre les mots d’ordre à tous les racismes et ont fini, piteusement, par se greffer, à quelques centaines, en queue de cortège, à une manifestation qu’ils n’avaient pas cessé de fustiger, en seront pour leurs frais et devront reconnaître leur erreur », analyse Jean-Pierre Allali.