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La démocratie israélienne va si loin qu’elle permet au président du comité de surveillance des élections d’obtenir que le discours télévisé du chef de gouvernement soit interrompu en plein milieu pour attaque excessive contre ses adversaires politiques.
Israël n’est pas seulement le seul Etat démocratique de la région. Il est même le seul pays au monde à respecter la liberté de la presse, même en état de guerre, ce que ne font ni les USA, ni la Grande-Bretagne, ni même notre pays.
Sachez aussi que si les soldats israéliens n’avaient pas un attachement viscéral au respect de la personne humaine, ce n’est pas 2000 morts palestiniens qu’on aurait comptabilisé, ce qui est encore beaucoup trop, mais 200.000, cent fois plus, comme en Algérie, dont on parle si peu, alors qu’elle est si proche de nous.
Le Crif, en son temps, avait appuyé les accords d’Oslo, et continue de croire à l’inéluctabilité d’une solution négociée.
Comme votre Président M. Bayrou qui a fait l’an dernier le voyage de Jérusalem.
Les relations franco-israéliennes qui ont été dans les années 50 et au début des années 60 des relations d’amour, ont beaucoup souffert du développement d’une politique pro-arabe de la France. Les USA ont supplanté la France dans le cœur des Israéliens.
Néanmoins, un Israélien sur cinq parle français, la France est le 5° fournisseur d’Israël. Israël est le 2e client de la France au Proche-Orient. Le PNB d’Israël est comparable à celui de l’Arabie Saoudite ou de la Turquie. Il est supérieur à celui des pays qui l’entourent immédiatement, l’Egypte, le Liban, la Syrie réunis. Enfin la France est la 3e destination touristique des Israéliens.
Il faut faire en sorte que la politique du Quai d’Orsay apparaisse comme équilibrée. Il faut regagner une partie de la confiance perdue. Alors la France et l’Europe pourront jouer un vrai rôle dans les négociations.
Que peut faire l’UDF pour apporter sa contribution à l’ effort de paix?
1°) Acquérir une meilleure connaissance de la situation réelle. Pour cela un seul moyen : aller sur place. Le Crif sera heureux d’aider ceux d’entre vous, qui viendraient en Israël, à rendre un tel voyage fructueux. L’adhésion aux groupes d’amitié parlementaires France Israël à l’Assemblée, au Sénat, et au Parlement européen, serait utile.
2°) Favoriser les relations bilatérales en s’opposant fermement à toutes les tentatives de boycott commercial ou scientifique. Je rappelle que la loi française interdit le boycott. J’ai personnellement remis un dossier à ce sujet au Garde des Sceaux le 15 Juillet 2002.
Or le Gouvernement n’a pris aucune mesure contre le Collectif qui appelle au boycott : le Capjpo qui réunit la LCR, Lutte Ouvrière, le groupement Attac, la Confédération paysanne de José Bové, et des groupes pro-palestiniens.
3°) Ouvrir la Francophonie au million d’Israéliens francophones. Parmi les 52 pays actuellement membres de la Francophonie, il y a des pays comme le Vanuatu ou l’Albanie. Mais on refuse l’entrée d’Israël. Il faut modifier les statuts qui exigent l’unanimité, et permettent au Liban, c’est-à-dire à la Syrie, d’opposer son veto. La France qui paie la francophonie devrait pouvoir imposer les exigences de la démocratie. Pourquoi cet ostracisme alors qu’Israël est présent dans toutes les organisations internationales ?
4°) Encourager les eurodéputés, les députés et sénateurs, proches de l’UDF à voter la création de commissions d’enquête sur la destination des fonds attribués à l’Autorité palestinienne. Il manque encore 20 signatures à un tel projet au Parlement européen.
5°) Multiplier les visites protocolaires et diplomatiques.
6°) Etre à la pointe du combat contre toutes les formes de terrorisme car il n’y a pas de bon terrorisme. La France doit jouer de son influence pour contraindre tous les pays arabes ou musulmans à cesser d’abriter, d’encourager, de financer les mouvements terroristes.
7°) Insister auprès de la Syrie pour que l’armée libanaise réoccupe le sud-Liban à la place du Hezbollah.
8°) Inscrire le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes telle que définie par l’Europe, sachant que cette organisation a échappé à ce sort grâce à l’intervention de la France, contre l’avis de l’Allemagne, de l’Italie, et de la Grande Bretagne.
9°) Favoriser l’apparition à la tête de l’Autorité palestinienne de dirigeants opposés à la disparition de l’Etat d’Israël. Car le refus par Arafat des propositions d’Ehud Barak à Camp David ne s’explique que par son refus de la coexistence avec Israël. Or il y a autour d’Arafat des hommes modérés avec lesquels un accord est possible. N’oublions pas qu’Arafat a reçu à Stockholm le prix Nobel de la paix en uniforme. N’oublions pas qu’entre Oslo en 1993 et la nouvelle Intifada en 2001 on a continué d’enseigner la haine des Juifs dans les manuels scolaires palestiniens.
10°) Reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. A défaut, et à tout le moins, reconnaître un fait incontestable à savoir que Jérusalem est une ville israélienne, ce que ne reconnaissent pas les documents officiels, tels que l’almanach du Quai d’Orsay. Celui-ci cite comme villes dans lesquelles Israël a une représentation diplomatique Tel-Aviv et Haïfa, et il situe Jérusalem comme un nouveau pays entre le Japon et la Jordanie. Dans le même esprit le Consul de France à Jérusalem fait deux réceptions le 14 juillet une pour les Juifs et une pour les Arabes. De la même manière, l’Institut du Monde Arabe, financé par le contribuable français, présente dans son hall d’entrée une immense carte de la région dans laquelle l’Etat d’Israël a disparu.
Je ne doute pas que de telles mesures permettraient à la France et à l’Europe de revenir sur la scène du Proche-Orient pour y jouer un rôle décisif dans l’établissement d’une paix dont tout le monde sait, Israéliens compris, qu’elle passe par la création d’un Etat palestinien à côté de l’Etat d’Israël.