Outre le Président du CRIF, Anne Hidalgo, Première adjointe au maire de Paris ; Joël Mergui, Président du Consistoire de Paris et Djelloul Seddiki, co-Président de l’Amitié Judéo-Musulmane, ont pris la parole pour saluer ce « colloque de la fraternité, de la confiance et de l’exigence ».
Ce colloque est dû à l’initiative de Bernard Kanovitch, Président de la commission du CRIF pour les relations avec l’Islam ; Michel Serfaty, Président de la commission du Consistoire pour les relations avec les autres religions – Président de l’Amitié Judéo-Musulmane de France ; Djelloul Seddiki, co-Président de l’Amitié Judéo-Musulmane de France ; Evelyne Berdugo, Présidente de la Coopération féminine.
Outre Roger Cukierman, d’autres responsables des instances du CRIF - Haïm Musicant, Directeur général ; David Gamrasni, médiateur interculturel ; André Derhy, membre du comité directeur et Ariel Amar - étaient présents à l’ouverture de ce colloque.
On lira ci-dessous le texte de l’intervention de Roger Cukierman :
CUKIERMAN : ENCOURAGER LA CONNAISSANCE RÉCIPROQUE
Cukierman : « Nous sommes ensemble et nous entendons le demeurer malgré tous ceux qui voudraient nous dresser les uns contre les autres »
Je suis particulièrement heureux d’ouvrir ce colloque « Juifs et Musulmans de France : avenir de leurs relations », qui a lieu dans cette belle salle du IVème arrondissement à l’initiative de Bernard Kanovitch, Président de la commission du CRIF pour les relations avec l’Islam ; Michel Serfaty, Président de la commission du Consistoire pour les relations avec les autres religions – Président de l’A.J-M.F ; Djelloul Seddiki, Co-Président de l’Amitié Judéo-Musulmane de France ; Evelyne Berdugo, Présidente de la Coopération féminine.
Depuis toujours, le CRIF s’est retrouvé aux côtés de nos concitoyens musulmans pour lutter ensemble contre l’antisémitisme, le racisme anti-musulman, toutes les autres formes de racisme et de xénophobie et pour une France plus juste.
Je voudrais féliciter les initiateurs de cette journée qui vient au bon moment.
En effet, nous sommes à quelques semaines d’échéances électorales extrêmement importantes : l’élection présidentielle, puis les élections législatives. C’est donc tout un paysage politique qui va changer et il est important que dans ce cadre nous puissions prendre le temps de la réflexion.
Voici des années que nous sommes ensemble et que nous entendons le demeurer malgré tous ceux qui voudraient nous dresser les uns contre les autres.
Nous devons être ensemble pour dire à l’ensemble de la nation que nous refusons toutes les formes de discrimination raciale et que nous voulons une France plus fraternelle et plus juste.
En tant qu’enfants d’Abraham, que pouvons-nous faire, que devons-nous faire ?
D’abord, me semble-t-il, encourager la connaissance réciproque des religions dans le cadre de la laïcité française. Nous sommes dans un monde, celui de la télévision, celui d’Internet, où l’on se contente d’images furtives sans prendre le temps de comprendre et de se connaître. Il faut donc que nous puissions trouver des moyens pour que les nouvelles générations puissent véritablement connaître ces racines qui nous sont communes, à nous Chrétiens, Juifs et Musulmans. Ainsi, on peut espérer qu’une meilleure connaissance contribuera à faire reculer les préjugés, les stéréotypes et la haine.
Pour que l’histoire ne bégaie pas, il faut connaître le passé et l’assumer.
En ce sens, je voudrais vous inviter, Monsieur le Recteur de la Mosquée de Paris, à effectuer avec moi un voyage à Auschwitz, accompagnés des responsables de nos deux organisations.
Je pense que ce serait un geste pédagogique fort mais aussi un signal à ceux qui organisent des conférences pour nier la Shoah. Bien entendu, nos amis d’autres religions seront les bienvenus.
Voici plus de deux ans, nous avons fondé ensemble, la Mosquée de Paris, le Consistoire de Paris et la CRIF, l’Amitié Judéo-Musulmane. Nous nous étions réunis le 21 novembre 2004 à la Porte de la Villette pour une journée de réflexion autour du thème : « Bâtissons l’Amitié Judéo-Musulmane de France ».
Depuis, sous l’égide de ses deux Présidents, Djelloul Seddiki et Michel Serfaty, l’Amitié Judéo-Musulmane a organisé deux tours de l’Amitié à travers la France et un tour similaire en Ile-de-France. Il était tellement réconfortant de voir de jeunes Juifs et de jeunes Musulmans sillonner la France, n’hésitant pas à pénétrer dans les cités et quartiers difficiles des banlieues des grandes agglomérations pour se parler.
Nous devons continuer à prendre le risque du dialogue, à être audacieux en recherchant des formes qui non seulement réunissent des intellectuels mais touchent le grand public.
Nous aurons gagné notre pari quand ce message de fraternité sera partagé dans les endroits les plus divers de la France.
Je me félicite de voir que les délégations régionales du CRIF ont joué un rôle fondamental et reconnu de tous dans l’animation des deux tours de l’Amitié.
Je constate aussi que nos délégués régionaux ont toujours tenté avec plus ou moins de réussite des dialogues avec leurs homologues des CRCM.
Il ne peut pas y avoir de tolérance pour l’antisémitisme et le racisme anti-musulman. Les Musulmans étaient à nos côtés pour pleurer l’assassinat odieux d’Ilan Halimi. Nous avions appelé à manifester notre solidarité à Lyon à la suite du meurtre de Chaïb Zehaf.
Plus que jamais, notre responsabilité est de renforcer nos liens pour donner un contenu encore plus fort, plus réel à l’Amitié Judéo-Musulmane.