Le CRIF était représenté à cette réunion par David-Olivier Kaminski, membre de son comité directeur.
De nombreux représentants d’autres associations et institutions étaient également présents : Mouloud Aounit, président du MRAP ; Patrick Gaubert, président de la LICRA, député européen ; Alexis Govciyan, président du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France ; Valérie Haas, Maître de conférences en Psychologie Sociale, Université Lumière Lyon 2 ; Patrick Karam, délégué interministériel à l’égalité des chances des français d’Outre-mer ; Dalila Kerchouche, écrivain et scénariste des films Harkis et Amères Patries ; Raymond Kévorkian, professeur à l'Institut français de géopolitique (université Paris-VIII-Saint-Denis), conservateur de la bibliothèque arménienne, directeur de la Revue d’Histoire arménienne contemporaine, auteur du livre Le Génocide arménien ; Patrick Lozès, président du CRAN.
Au cours de cet échange devant plusieurs députés, les participants ont estimé que la concurrence mémorielle n’a pas d’intérêt et de fondement réel. Elle apparait sans objet, ont-ils estimé. Les intervenants ont également reconnu et admis la spécificité unique de la Shoah.
Toutefois une distinction a été spécifiée sur « les maux et les causes provocatrices de la mémoire » (génocide, colonisation, esclavage).
« Il ne doit pas y avoir d’amalgame et de confusion de genre entre ces différents maux », explique David-Olivier Kaminski. Pour sa part, le représentant du CRIF a estimé que « la concurrence des mémoires est sans objet. Les mémoires ne doivent pas être concurrentes mais concourantes et doivent coexister. Chaque mémoire permet d’enrichir les autres ». Il est important également, d’après David-Olivier Kaminski, de distinguer la mémoire privée de la famille qui est une mémoire personnelle, de la Mémoire qui est un héritage collectif. « La Shoah est un héritage mondial et universel qui n’a pas été discuté », a-t-il affirmé.
Quant aux associations, elles doivent être le relais de la mémoire collective. « On ne peut pas reprocher à un député de s’intéresser moins à une mémoire qu’à une autre puisque c’est aux associations de faire le relais », a insisté le délégué du CRIF.
Enfin, les participants n’ont pas remis en cause le bien-fondé de la loi Gayssot. David-Olivier Kaminski a en outre suggéré que le délai de prescription des actes à caractères racistes et antisémites puissent bénéficier du délai de prescription de trois années alors qu’aujourd’hui la loi ne consacre qu’une année de prescription pour poursuivre ce genre de délit. La députée de Guyane, Christiane Taubira a pris note de cette remarque.