Le CRIF en action
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Publié le 5 Décembre 2005

Debré : « La France est bien l’amie d’Israël »

L’édition 2005 du dîner annuel du CRIF Rhône-Alpes, dont l’invité d’honneur fut M. Jean-Louis Debré, a été d’une réussite toute particulière. Près de 350 personnes étaient présentes à cet événement régional parmi lesquelles une centaine de personnalités locales et nationales avec notamment, M. Dominique Perben, ministre des Transports, M. Azouz Begag, ministre délégué à la promotion pour l’Egalité des Chances, Mgr Philippe Barbarin, Cardinal et Primat des Gaules… Des personnalités de la communauté juive, M. David Kornbluth, Ministre extraordinaire et plénipotentiaire chargé d’affaires et Ambassadeur délégué permanent d’Israël auprès de l’UNESCO, M. Roger Cukierman, Président du CRIF, M. Henri Hadjenberg, ancien président du CRIF et M. Arié Bensemhoun, Président du CRIF Toulouse, ont également fait le déplacement.


Marcel Amsallem, le Président du CRIF lyonnais a décidé pour l’occasion, d’apporter une touche d’innovation au déroulement de ce rendez-vous très attendu de la capitale des Gaules. Cinq questions ont pu ainsi être directement posées par des membres de la communauté juive, à Jean-Louis Debré, juste après les allocutions traditionnelles.
M. Amsallem a fait part au Président de l’Assemblée nationale de la satisfaction de la communauté juive rhône-alpine devant les efforts des pouvoirs publics face aux dangereux problèmes de l’antisémitisme et du racisme. Il a remercié M. Jean-Olivier Viout, Procureur général près la Cour d’Appel de Lyon, d’avoir mis en place, pour la première fois en France, une cellule de veille de l’antisémitisme. Le Président du CRIF Rhône-Alpes a également insisté sur les effets positifs des manifestations judéo-musulmanes organisées conjointement par le CRIF Rhône-Alpes le CRCM et l’ANEB dans le cadre du Tour de l’amitié initié par le rabbin Michel Serfaty. Le Président Amsallem estime que ces rencontres ont sans doute contribué à l’amélioration du climat jusque dans les zones les plus sensibles de l’agglomération.
Enfin, Marcel Amsallem, s’est réjouit de l’amélioration certaine des relations franco-israéliennes depuis la venue en France du Président et du 1er Ministre israélien.
Après ces constats optimistes - faisant référence à la présence de certains prédicateurs dans une salle municipale de Lyon ainsi qu’aux derniers propos du Président Iranien - le Président du CRIF Rhône-Alpes a rappelé que les Français devaient rester vigilants car des discours de haine bénéficiaient encore d’une audience publique en France comme à l’étranger.
M. Jean-Louis Debré a pour sa part rappelé - après l’allocution du Président du CRIF national - que « c’est ici à Lyon que fut créé en juillet 1943 un Comité général de défense juive chargé de coordonner la résistance, et qui aboutit à la création clandestine du CRIF dont la charte fut définitivement élaborée en 1944. Sa première tâche était d’unifier les actions de sauvetage. »
En échos à Marcel Amsallem, Jean-Louis Debré est revenu sur le renouveau dans les rapports franco-israéliens : « La relation entre la France et Israël intéresse bien sûr notre pays tout entier. Elle vous tient naturellement à cœur. […] Souvent passionnelles, ces relations n’ont jamais été interrompues. Elles ont retrouvé aujourd’hui une nouvelle intensité. Elles nous permettent de dire : oui, la France est bien l’amie d’Israël. »
Le Président de l’Assemblée nationale a ensuite évoqué la mise en place prochaine d’une Fondation France Israël : « Alors que la communauté juive en France est la troisième au monde et que la présence francophone a l’importance que l’on sait en Israël, il est clair en effet que Français et Israéliens, aujourd’hui, ne se connaissent pas suffisamment, notamment dans les jeunes générations. De ce fait, préjugés et stéréotypes perdurent. Il faut franchir une nouvelle étape dans les relations entre les deux sociétés. Telle sera la vocation de la Fondation. »
Enfin, Jean-Louis Debré a souhaité terminer son discours liminaire en évoquant pour la première fois en public, son attachement personnel à la mémoire de la Shoah : « Je n’ai pas connu la guerre mais je me souviendrai toujours de ce que mes grands-parents m’ont raconté, les souffrances de ma famille, mais aussi le matricule tatoué au bras d’un membre de ma famille. Je me souviendrai toute ma vie de la visite à certains camps de concentration. Mes parents ne voulaient pas que leurs enfants, qui n’avaient pas connu la guerre, oublient le drame vécu. »