D’éminentes personnalités cléricales, politiques et intellectuelles figuraient parmi les participants dont le Secrétaire général de la Conférence des Evêques, Mgr Martinez Camino ; le Père Anselmo, Supérieur des Bénédictins ; Jesus Pedroche, numéraire de l’Opus Dei ; le Père Jorge Miquel, vice-président de l’Amitié judéo-chrétienne de Valence ; le Rabbin Baruj Garzon, Grand rabbin de Madrid, et José Maria Contreras, directeur général des Cultes auprès du Ministère de la Justice.
Il y avait aussi des Protestants ; les théologiens Jaume Llenas, de l’Alliance évangélique européenne et Manuel Sarrias, Président de l’Union espagnole des Baptistes. De nombreux intellectuels, universitaires et enseignants étaient également présents. Parmi eux le Recteur de l’Université de Comillas, le Père José Ramon Busto, et Patricia Amardeil, professeur d’Italien au Lycée français de Madrid, dont l’engagement constant et l’excellence du travail sur la Shoah qu’elle accomplit avec ses élèves sont aujourd’hui salués par les plus éminents historiens français.
La France, forte de son expérience pionnière dans le dialogue judéo-chrétien, peut être un modèle dans ce domaine pour ses voisins européens. Richard Prasquier a dressé un tableau du sauvetage des Juifs en Europe et en particulier en France en insistant sur le rôle des ecclésiastiques ; protestants, comme au Chambon sur Lignon ; catholiques comme la congrégation de Notre-Dame de Sion, le groupe lyonnais de l’Amitié chrétienne du Père Chaillet, la personnalité extraordinaire du Père Benoît et le clairvoyant Père Fessard. Il a précisé le rôle tenu par certains membres du clergé tels Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, Mgr Théas évêque de Montauban, et Mgr Rémond, évêque de Nice. Enfin, il a rappelé le rôle important de quelques diplomates espagnols dans l’action de sauvetage des Juifs de Budapest par exemple, qui à la différence de leurs coreligionnaires de Hongrie, avaient pu échapper à la déportation. Sur les 22 000 Justes recensés dans le monde, l’Espagne a donné quatre noms…La péninsule ibérique, neutre durant la période de persécution des Juifs, compte aujourd’hui approximativement 40 000 juifs dont la moitié vivent à Madrid. Leurs origines sont variées ; certains d’entre eux ont rejoint l’Espagne en quittant le Maroc, d’autres ont quitté les régimes d’Amérique latine, c’est le cas des Juifs d’Argentine, et aujourd’hui de ceux qui vivent sous le joug populiste et totalitaire de Caracas.
Cette rencontre s’est déroulée dans une atmosphère très agréable de convivialité et augure d’autres rapprochements avec l’Espagne, pays ou la tradition n’entrave pas la modernité mais où l’enseignement de la Shoah n’est pas très développé.
(1) La « Casa Sefarad-Israel » est née en 2006 de l'engagement du ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération de créer une institution consacrée aux objectifs suivants : approfondir l'étude de l'héritage de la culture séfarade en tant que partie intégrante et vivante de la culture espagnole, encourager une meilleure connaissance de la culture juive et impulser le développement des liens d'amitié et de coopération entre la société espagnole et la société israélienne.
Photo : © 2009 Erez Lichtfeld