Autour de l’invitée et des présidentes de la Commission, Richard Prasquier, Président du CRIF, Samia Essabaa, Professeur à Noisy le Sec qui s’est distinguée par l’organisation de voyages des lycéens à Auschwitz et une quinzaine de membre de la Commission, émanant de la Coopération Féminine, de Primo Europe, de la Wizo, de l’association PEREC, Noah, du B’nai B’rith, du Consistoire de Paris , du FSJU, etc.…La réunion s’ouvre sur la présentation de l’invitée. Le CV de Madame Benatsou par l’abondance de parcours, de diplômes de reconversions et de décorations est à lui seul un exemple pour bien des jeunes qui baissent les bras devant les difficultés de la vie.
Le parcours de cette admirable représentante des capacités féminines est d’autant plus étonnant que ses débuts dans la vie sont ceux bien difficiles des jeunes nés de l’exclusion et de la solitude.
Etonnant et surprenant car tout au long de sa carrière Madame Benatsou est restée fidèle à ce qu’elle est. Par sa ténacité elle a fait du handicap des origines, une force de résistance et de réussite.
Parvenue aux plus hautes destinées loin de renier ni d’oublier son point de départ, elle décrit son parcours exceptionnel comme le résultat du refus des injustices subies. « Si cela ne vous détruit pas cela vous donne une force réelle, car nous portons en nous dit-elle, des capacités à nous dépasser. »
Aujourd’hui, elle met au service de l’Etat ses compétences et ses qualités d’écoute.
Les priorités immédiates en Val d’Oise sont l’emploi et la formation pour des populations surreprésentées dans l’échec. Elle rend hommage à l’école de la République creuset de toutes les intégrations précédentes qui semble de nos jours douter d’elle-même.
Madame la Préfète nous brosse un tableau réaliste du terrain au quotidien : jeunes déscolarisés en dérive, femmes battues, le refuge dans un fait religieux factice qui se contente du paraître, par provocation ou revendication identitaire.
Le creuset intégratif scolaire a disparu au profit de replis communautaires agressifs et revendicatifs. La polygamie contrairement à ce qui se dit est une situation subie. Cela a des conséquences graves sur l’éducation des enfants. Excisions mutilantes, répudiations de femmes âgées isolées et sans ressources. Trois millions de femmes travaillent en temps partiel non choisi. Les retraites perçues sont de ce fait minimes (300 € par mois).
Près de 180 000 jeunes sortent tous les ans de notre système scolaire sans diplômes ni qualification, dont 80 000 totalement illettrés.
Réussite des internats de la 2ème chance créés en 2005 à l’issue des émeutes. Mais il en faudrait tellement plus. Le principe d’Egalité des Chances est devenu un principe de « cohésion sociale ». Des Préfets à l’égalité des chances sont nommés dans 3 départements de l’Ile de France (91, 93,95), et également à Marseille à Lyon et à Lille.
Sur 200 préfets, 15 seulement sont des femmes.
Des associations comme celle de « Voix de femmes » de Christine Jamin luttent pour rapatrier en France les jeunes filles nées en France et mariées de force à l’étranger.
Il faut poursuivre ce combat inlassablement, pour que l’égalité des chances ne soit plus un mythe, mais une réalité à construire chaque jour.
Il appartient aux femmes de ne pas renoncer à ce combat pour que leurs droits soient respectés ainsi que l’égalité des salaires et des chances.
Josiane Sberro
Photo : D.R.