Monsieur le Président, c'est avec joie et émotion que j'ai l'honneur de pouvoir en parler la première, je veux parler de la libération du soldat Gilad Shalit.
Ce matin, à 9h, nous l'avons vu pâle, à la démarche chancelante, réduit à l'état de squelette, sortir du haut de ses 25 ans dont 5 ans passés qui sait dans quelles conditions, dans le silence de l'isolement comme il a été obligé de le raconter dans l'interview qui lui a été imposée de force par les Egyptiens et qui faisait selon toute vraisemblance partie du prix payé.
Cinq années d'isolement total, ce soldat a été kidnappé pendant 5 ans et 4 mois, alors qu'il montait la garde sur la frontière de Gaza. Depuis lors, sa famille n'avait plus pu avoir de ses nouvelles, excepté une fois à travers une courte vidéo, filmée il y a 2ans et demi, ni la Croix-Rouge ni aucune autre instance internationale n'a pu le rencontrer.
Je veux absolument souligner qu'il est rentré au cours d'un échange absolument inconcevable dans un monde matérialiste qui quantifie les avantages et désavantages sur une échelle complètement différente que celle qu'a utilisée l'Etat d'Israël. Shalit, un garçon de 25 ans a été échangé contre 1027 prisonniers palestiniens dont la plus grande partie a été condamnée dans des procès réguliers à plusieurs peines de réclusion à perpétuité, pour des meurtres de groupes entiers de population civile, parmi eux l'attentat de la pizzéria Sbarro qui a provoqué plus de 30 morts, celui de la discothèque devant le delphinarium de Tel-Aviv qui a tué 23 jeunes, une jeune femme palestinienne qui avait attiré à Ramallah un jeune de 16 ans dont le corps a été mis en pièces, tous ces criminels ont été relâchés en échange d'une vie, une seule vie, celle du soldat Gilad Shalit.
Quand on parle des valeurs de la vie, et dans ce lieu, on en parle souvent, je voudrais que cela reste gravé dans notre esprit, à nous tous, c'est cela les valeurs de la vie, pour une vie, tout, tout a été donné, pour ce jeune homme, un seul jeune homme ; ce jeune homme dont on s'est aperçu tout de suite qu'il boitait, qu'il avait de la difficulté à remuer la main gauche, son père a embrassé cette "brindille" de créature qui lui est restée entre les mains.
Ce garçon a appliqué le précepte militaire et s'est mis au garde à vous devant le Premier ministre qui était venu l'accueillir, celui-ci n'a pas prononcé des paroles patriotiques, il s'est adressé aux parents en disant "je vous ai ramené votre enfant" ; c'est l'esprit avec lequel cette restitution a été faite alors qu'ailleurs on fêtait avec des hurlements de guerre le retour de ces 1027 criminels, parmi lesquels beaucoup ont commis de multiples crimes.
J'espère que cela démontrera au monde la volonté d'Israël : pour accueillir ce jeune homme, il n'a été entendu que des paroles de douceur et de bienvenue alors que de l'autre coté on entendait encore une fois des paroles de guerre.
Nous espérons que ce choix et je le répète à nouveau, ce choix qui dit que tout doit être mis en œuvre pour une vie, que ce choix soit celui qui illumine notre chemin, merci.
Photo : D.R.
Source : fiammanirenstein.com