La version turque de l'exposition « 150 ans de combat pour l’éducation », qui avait été présentée à l’Hôtel de Ville de Paris, a été inaugurée au Schneider Tempel, devant 150 personnes, dont quelques représentants des autorités turques.
La séance devant les membres de l’association FKD a réuni près de 400 personnes, toujours francophones 75 ans après le départ des écoles de l’Alliance, enthousiastes devant les récits de l'histoire et de l'actualité de l'AIU. Les exposés d'Ariel Danan et Jean-Claude Kuperminc, et de Roger Cukierman, ont suscité beaucoup d'intérêt et d'attention.
A l'Institut français du Consulat de France, le public était moins nombreux (35 personnes), mais pour le personnel de l'Institut et les habitués du lieu, l'AIU était une vraie découverte.
Les très nombreux contacts noués avec la Communauté juive (non officielle, mais très présente), le FKD, l'école Ulus, le journal Shalom, l'Institut français du Consulat, l'Institut français d'études anatoliennes, ont introduit des possibilités de coopération forte entre Paris et Istanbul.
La visite de deux anciennes écoles de l'AIU, transformées en maisons d’accueil pour le troisième âge, a été à la fois émouvante et intéressante pour la compréhension de la communauté juive du temps des écoles de l'AIU.
Les projets de coopération pour la numérisation des archives de l'AIU sur la Turquie, pour celle de journaux turcs, et avec l'école Ulus dans le cadre du projet Alliance Europe, vont pouvoir se développer.
Un grand nombre de Juifs d'Istanbul ont des parents et grands parents qui ont été élèves ou enseignants à l'AIU, et sont très désireux d'établir un contact renforcé avec nous.
Les Juifs d'Istanbul semblent organisés, la communauté est suffisamment riche pour faire fonctionner synagogues, école, maisons de retraite, journal, sans soutien extérieur
. Comme un de nos interlocuteurs l'a formulé, "la vie à Istanbul serait un paradis, s'il n'y avait pas l'antisémitisme". Cette communauté se sent menacée par la montée islamiste, et cela se sent physiquement, dans l'aménagement sécuritaire des bâtiments. Avec une démographie au solde négatif (environ 300 départs par an, à cause des décès et des départs vers l'étranger, alyah ou pour les études), cette communauté de moins de 20 000 personnes envisage l'avenir assez sombrement.
Jean-Claude Kuperminc
Photo (de gauche à droite : Metin Delevi, Jean-Claude Kuperminc, Alen Hananel, Ariel Danan, Silvyo Ovadya , Roger Cukierman) : D.R.