Le CRIF en action
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Publié le 8 Décembre 2010

L’ambassadeur d’Israël en France Yossi Gal à l’assemblée générale du CRIF : «Vers un nouvel âge d’or des relations franco-israéliennes?»

Le 5 novembre 2010, s’est tenue l’Assemblée générale du CRIF qui a pu entendre la première intervention officielle du nouvel ambassadeur d’Israël en France, Yossi Gal. L’Ambassadeur venait juste de déposer ses lettres de créance auprès du Président de la République Nicolas Sarkozy le vendredi 3 novembre. Il a témoigné de sa reconnaissance envers le gouvernement français qui a apporté une aide très généreuse pour lutter contre le terrible incendie qui a sévi au nord d’Israël.




Devant les membres de l’Assemblée générale du CRIF, Yossi Gal a fait part des principaux thèmes de son action à venir en tant qu’ambassadeur : le processus de paix, la délégitimation d’Israël, la menace iranienne et enfin l’image d’Israël.



Processus de paix



Concernant le processus de paix avec les Palestiniens, Yossi Gal a rappelé que dans passé, Israël avait fait preuve d’une grande capacité de compromis et de paix. Il l’a fait notamment avec l’Egypte et la Jordanie. Aujourd’hui, Israël veut la paix avec les Palestiniens comme l’a témoigné le discours à l’université de Bar Ilan au cours duquel Benjamin Netanyahou s’est officiellement prononcé pour l’existence d’un Etat palestinien. Aujourd’hui, cette solution est acceptée par la majorité de la population et des courants politiques israéliens.



Il ne s’agit pas d’un vain discours. La coopération avec les Palestiniens dans le domaine de la sécurité s’est considérablement améliorée, les mouvements s’en sont trouvés facilités, la situation économique de l’Autorité palestinienne a elle aussi considérablement bénéficié de ce climat, avec une croissance économique 8% en 2009. Le gouvernement israélien a également libéralisé les mouvements de marchandises vers Gaza. Côté israélien, trois dispositions claires et nécessaires ont été posées par Netanyahou pour faire avancer les négociations: des négociations directes sans pré-conditions, la reconnaissance d’Israël comme Etat-nation du peuple juif et enfin la démilitarisation de l’Etat palestinien.



La délégitimation



Parallèlement, Israël doit lutter contre des tentatives de délégitimation. Depuis 62 ans, les pressions, les menaces et les hostilités contre Israël ont revêtu différentes formes. La guerre, tout d’abord, a été enclenchée à plusieurs reprises avec, à chaque fois, l’échec des ennemis d’Israël. Ensuite, le boycott s’est révélé inefficace et l’économie d’Israël s’est développée jusqu’à aujourd’hui. Notons qu’en 2010, l’adhésion d’Israël à l’OCDE a consacré la bonne santé économique du pays. Ce fut après le terrorisme, qui devait instaurer un climat de terreur destiné à épuiser toute aspiration à la paix. Israël a combattu avec succès et ceux qui voulaient mettre Israël à genoux n’y sont pas parvenus.
La délégitimation est la nouvelle forme que revêt la guerre. C’est une guerre idéologique, et le sommet de l’hypocrisie, car ceux qui se permettent d’accuser Israël de « non respect des droits de l’homme » sont en fait les pires profanateurs des droits de l’homme. Les Etats qui donnent des leçons de morale sont les moins bien placés pour parler. Les enceintes internationales ne sont pas épargnées, comme le témoigne le Conseil des droits de l’homme à Genève ou le rapport Goldstone, qui a fait appel à des témoignages très discutables. Ceux qui critiquent Israël sont les Etats qui ne respectent pas les droits de l’homme, oppressent les femmes et les journalistes…



La menace iranienne



Troisième dossier, l’Iran qui constitue actuellement la plus grande menace pour la paix dans le monde. Au Proche-Orient, à de nombreuses reprises, des dirigeants ont souhaité détruire Israël. Mais le cas d’Ahmadinejad est unique : il professe des paroles d’une violence unique, et qu’il faut prendre au sérieux. L’Iran cherche à se doter d’armes nucléaires. Face à ce dirigeant extrémiste qui poursuit une aspiration hégémonique, la communauté internationale appréhende le développement du nucléaire iranien et la prolifération. L’Iran alimente le trafic d’armes contre Israël, il a approvisionné le Hezbollah. Et le Hamas. L’Iran cherche également à étendre son influence en établissant de nouveaux partenariats avec des pays d’Afrique et d’Amérique du Sud.
A l’heure actuelle, la pression économique est forte sur l’Iran. Mais il faut encore accroitre les sanctions économiques et mettre en place d’autres mesures.
Israël se réjouit de la détermination de la France sur ce sujet.




L’image d’Israël en France



Quatrième sujet, l’image d’Israël en France. A l’heure de l’image et de la communication instantanées, il faut faire connaitre la réalité israélienne à un public large. Israël passionnerait les Français qui ne le connaissent pas encore si son image n’était pas déformée. La communauté juive de France fait déjà un très bon travail sur le sujet
Il faut présenter les richesses culturelles, historiques, économiques et scientifiques et investir sur des activités destinées à promouvoir une nouvelle image.




Vers un nouvel âge d’or ?



Le 29 novembre 1947, la France s’est prononcée pour la création de l’Etat d’Israël. Puis, dans les années 50, une coopération très étroite entre les deux pays s’en est suivie, notamment dans le domaine militaire. Aujourd’hui, les accords de coopération sont nombreux dans les domaines de l’économie, de la science, des arts. Mais certaines questions politiques viennent parfois polluer cette coopération. Il va falloir travailler dur pour retrouver l’âge d’or des années 50, l’âge d’or des relations franco-israéliennes.



Photo : © 2010 Erez Lichtfeld