Samia Essabaa est à l’origine d’initiatives inédites axées au départ sur l’enseignement de la Shoah. Régulièrement, elle se rend avec ses élèves en Pologne, à Birkenau, aux Etats-Unis (Musée de l’Holocauste) au Maroc et au Sénégal, puisqu’elle travaille aussi sur l’internement des tirailleurs sénégalais durant la seconde guerre mondiale.
Ses élèves ont ainsi l’occasion d’échanger avec des témoins directs de l’histoire, des survivants des camps, des enfants cachés, des Justes des Nations et leurs descendants.
Plus improbable mais non moins réalisable, Samia Essabaa a réussi à organiser une commémoration du souvenir de la déportation à Casablanca, en présence d’anciens combattants marocains. Les rencontres qui découlent de ces projets et les échanges entre les jeunes renforcent le lien à la citoyenneté dont Samia Essabaa souligne avec force combien il est important qu’il prévale celui de l’appartenance religieuse.
Lutter contre les stéréotypes, les jugements hâtifs sur fond d’ignorance confortable, mais aussi contre un antisémitisme violent qu’elle a perçu dès le lendemain du 11 septembre 2001 parmi certains de ses élèves, ne sont pas les seuls combats de l’enseignante. Depuis 2004, son lycée prête main forte aux associations marocaines œuvrant pour l’éducation, la scolarisation des jeunes filles issus de milieux ruraux, et le droit à la santé pour la mère et l’enfant entre autres.
Dans ses opérations humanitaires, Samia Essabaa a trouvé aussi un relais amical auprès de la communauté juive du Blanc Mesnil et la confiance de Simone Veil qui parraine tous ses travaux. Le Roi du Maroc Mohammed VI encourage aussi vivement Samia Essabaa dans ses démarches.
La rencontre avec la commission s’est achevée par la diffusion du film de Karin Albou, le Chant des mariées, une ode à l’amitié et à la chaude fraternité.
Photo : D.R.