Le CRIF en action
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Publié le 11 Avril 2008

Le CRIF à Varsovie pour l’anniversaire de la révolte du ghetto

A l’occasion du 65e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie, une délégation du CRIF conduite par son président Richard Pasquier, se rendra en Pologne du 14 au 17 avril. Au cours de ce voyage, le CRIF rencontrera de nombreuses personnalités locales ainsi que le président israélien Shimon Peres. Pour Richard Prasquier, la révolte du ghetto en avril 1943, « est un élément symbolique central car même si elle n’a pas bouleversé l’équilibre au niveau militaire, elle a été la première révolte à l’intérieur d’une ville occupée par les nazis. Dans l’histoire juive, elle joue un rôle fondamental dans le souvenir de la Guevoura (l’héroïsme) et montre que les Juifs ne se sont pas laissés conduire comme des moutons à l’abattoir ».


Il existe encore aujourd’hui des survivants de cette époque qui sont bien sûr très âgés. « C’est peut-être un des derniers anniversaires pendant lesquels on verra encore ces survivants. Il y a, pas exemple, Marek Edelman, l’un des cinq membres de l’organisation du ghetto, qui vit en Pologne et qui est encore vivant », signale le président du CRIF.
L’importance de cette commémoration est soulignée par le fait que le président Shimon Peres viendra à Varsovie. Richard Prasquier constate également « que la Pologne a eu un parcours extraordinaire depuis une vingtaine d’années. Elle est membre à part entière de l’Europe. Les problèmes de mémoire dans ce pays ressurgissent de plus en plus fort. ».
Aujourd’hui plus de 10 000 Juifs vivent en Pologne. Un musée des Juifs de Pologne est actuellement en cours de construction à Varsovie. Il y a régulièrement des livres qui mettent le doigt sur les tragédies des relations entre Juifs et Polonais pendant la guerre et l’après-guerre, notamment le livre récent de Jan Tomasz Gross, qui a écrit l’histoire de Jebwane et qui vient de publier un livre « Strach » (« L’effroi »), qui parle des massacres des Juifs après la guerre.
« Il ya une nouvelle Pologne qui émerge, capable d’assimiler l’histoire complète non enjolivée », souligne le président du CRIF pour lequel « le rôle des Juifs est de donner la main à cette nouvelle Pologne et de voir ensemble la construction d’une histoire commune ». Richard Prasquier n’oublie pas qu’il existe encore une large frange antisémite dans la population polonaise. Radio Marija en est le symbole le plus connu.
« Il ne faut pas oublier non plus que, malgré tous les drames des relations entre les Juifs et les Polonais, il y a eu plusieurs milliers de Justes polonais qui ont permis le sauvetage d’un certain nombre de Juifs », fait remarquer Richard Prasquier.