Le CRIF en action
|
Publié le 13 Août 2007

Le CRIF aux obsèques du cardinal Lustiger

Etonnante et émouvante cérémonie vendredi 10 août 2007. Autour du président de la République, Nicolas Sarkozy, qui avait interrompu ses vacances aux Etats-Unis, la population parisienne a rendu un dernier hommage au cardinal Aron Jean-Marie Lustiger, décédé il y a quelques jours à l’âge de 81 ans.


La cérémonie s’est déroulée à la cathédrale Notre-Dame devant de très nombreuses personnalités du monde politique, des arts et de la culture et de représentants des communautés religieuses. On remarquait la présence du Premier ministre, François Fillon entouré de dix membres du gouvernement, notamment Michèle Alliot-Marie, Jean-Louis Borloo, Roger Karoutchi et Christian Estrosi. Egalement présents, le président du Sénat, Christian Poncelet, le président du Conseil régional d’Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, Bernadette Chirac, et François Bayrou. On notait encore la présence de l’ancien président polonais, Lech Walesa et de nombreux académiciens venus saluer la dépouille de leur pair, tels Hélène Carrère d’Encausse et Maurice Druon.
Précédé par une longue procession d’ecclésiastiques catholiques et orthodoxes en tenue d’apparat, le cercueil du cardinal, porté par six séminaristes, a traversé la foule compacte pour être déposé sur le parvis de la cathédrale devant le président de la République, le Premier ministre, la famille du disparu et la délégation de la communauté juive. Le père Jean-Claude Bardin, recteur de Notre-Dame, a distribué le texte, en hébreu, du psaume 113 et celui, en araméen et en français, du kaddish, le père Patrick Desbois, directeur du Service national des Evêques de France pour les relations avec le judaïsme, a veillé au bon déroulement de la cérémonie tandis qu’André Vingt-Trois, archevêque de Paris était venu saluer les représentants de la communauté juive d’un chaleureux « Chalom ».
Fait exceptionnel lors de l’enterrement d’un haut dignitaire de l’Eglise, des prières tirées du rituel juif ont été récitées selon les dernières volontés du défunt.
L’arrière petit-neveu du cardinal, Jonas Moses-Lustiger, après avoir déposé sur le cercueil de la terre rapportée de la « terre sainte », a évoqué avec émotion les derniers conseils prodigués par son grand-oncle, et récité, en hébreu et en français, le psaume 113. Ce fut ensuite au tour du cousin du cardinal, l’historien allemand Arno Lustiger, d’évoquer quelques souvenirs familiaux avant de lire le kaddish tandis que les représentants de la communauté juive entouraient le cercueil.
Après cette introduction qui s’est tenue sur le parvis de la cathédrale, la cérémonie catholique proprement dite s’est déroulée à l’intérieur. La messe et l’homélie ont été prononcées par Monseigneur Vingt-Trois.
Pour clôturer la cérémonie, Maurice Druon, secrétaire perpétuel de l’académie française, a rappelé dans une allocution, le souvenir de la mère du cardinal, déportée à Auschwitz et le parcours du « cardinal juif ».
Enfin, dans un message lu par le cardinal Paul Poupart, président du conseil pontifical pour la culture qui le représentait, le pape Benoît XVI a salué « la fidélité aux origines qui a conduit le défunt à œuvrer pour le rapprochement avec le judaïsme »
Le corps du cardinal Lustiger reposera désormais dans la crypte funéraire de la cathédrale. Le défunt a rédigé lui-même le texte de la plaque qui y sera apposée. Elle commence par ces mots : « Je suis né juif. J’ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les Apôtres »
Le CRIF était représenté par son président Richard Prasquier, son directeur général, Haïm Musicant , Jean-Pierre Allali et Francis Kalifat, membres du bureau exécutif et Serge Klugman, conseiller du président. Etaient également présents Claude-Gérard Marcus et Bernard Kanovitch, membres du comité directeur du CRIF, Nicole Guedj, ancien ministre, Daniel Shek, ambassadeur d’Israël accompagné de David Kornbluth, ministre plénipotentiaire, d’Anne-Marie Revcolevschi, directrice générale de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de Serge Cwajgenbaum, secrétaire général du Congrès juif européen accompagné de Myriam Glikerman, son assistante, Daniel Farhi, rabbin du mouvement juif libéral de France, David Fischer, président de la communauté juive de Palm Beach (USA), le préfet Lucien Kalfon, Directeur de la commission pour l’indemnisation des victimes de la spoliations Hubert Heilbronn,et Pierre Kaufmann vice-président et secretaire général du Mémorial de la Shoah, Robert Parienti, délégué général de l’Institut Weizmann France-Europe, ainsi que l’ecrivain Marek Halter et l’avocat international Samuel Pisar.