Le CRIF en action
|
Publié le 26 Novembre 2009

Le CRIF en Israël : d’Itamar Marcus à Zeev Sternhell

Poursuivant sa mission d’information en Israël, la délégation du CRIF, conduite par son président Richard Prasquier, a rencontré successivement à Jérusalem Itamar Marcus, directeur général du PMW (Palestinian Media Watch), un organisme israélien de veille et d’observation des médias palestiniens, et le philosophe et historien israélien Zeev Sternhell.




Itamar Marcus a présenté à ses hôtes un échantillonnage éloquent d’émissions télévisées palestinienne, y compris du Fatah, d’un antisémitisme primaire virulent : Juifs assoiffés de sang arabe accusés de vouloir détruire des mosquées, Juifs comploteurs visant à la domination du monde… des caricatures effrayantes des Juifs et du judaïsme, rappelant la tristement célèbre propagande du Stürmer et des nazis.



Itamar Marcus a incité le CRIF à faire connaître de manière plus conséquente aux dirigeants et au public français les dérives intolérables de la presse palestinienne.



Né en Pologne, Zeev Sternhell a gagné Avignon en 1946 et rejoint Paris en 1951. C’est un spécialiste reconnu de l’extrême-droite, notamment française. Pour lui, les véritables problèmes que rencontre Israël ont été, dès la Guerre des Six Jours, intellectuels et moraux. Il considère que le seul principe qui assurerait la pérennité d’Israël serait de considérer que la guerre d’indépendance a pris fin en 1949 et que tous les objectifs du sionisme ont été atteints à ce moment-là. Zeev Sternhell estime que la poursuite de l’expansion en Cisjordanie est un désastre majeur. C’est, dit-il, le plus grand danger pour Israël, un danger qui mettra fin, par la création inévitable d’un Etat binational, à l’histoire d’Israël. Cela dit, ajoute-t-il, il faut reconnaître que si les arabes le pouvaient, ils nous jetteraient à la mer. Heureusement, ils ne le peuvent pas. Cette idée de remonter à 1949 doit, bien sûr, être acceptée des deux côtés. Zeev Sternhell a eu des propos très sévères à l’égard des implantations : « Hébron, c’est l’Apartheid », « on va vers une cantonisation de la Cisjordanie ». Pour lui, deux issues sont possibles : soit on arrive à un accord, soit on considère qu’il n’y a rien à espérer. Dans ce cas, dans quelques dizaines d’années, on nous imposera une solution.



L’opinion de l’historien est que « tout ce qui affaiblit Israël est mauvais. C’est le cas de la colonisation. Sans compter la césure créée dans la société israélienne ».



A l’issue de son exposé liminaire, Zeev Sternhell, lord d’un débat très animé, a répondu aux questions de la délégation. A propos du rapport Goldstone, dont il a lu la totalité des cinq cent pages, il estime que, tout en comportant certaines vérités, ce n’est pas un bon document. Il contient des accusations non-justifiées, sauf dans quelques cas avérés.



Zeev Sternhell a remercié le CRIF pour avoir manifesté sa solidarité après la tentative d’attentat dont il a été la victime.



Afin de compléter son information, la délégation du CRIF s’est rendue à Hébron et dans plusieurs implantations de la Judée, y rencontrant les maires de Gush Etsion et de Kyriat Arba.



Lors d’une visite au Mémorial qui leur est consacré, le CRIF a pu se remémorer la présence de Yichuvim et de Kibbutzim dans le Gush Etsion dans les années quarante. Tous les habitants furent tués ou emprisonnés par les arabes lors de la guerre d’indépendance de 1948. A près la guerre des Six Jours, la présence juive y a été rétablie.



Shaul Goldstein, le président du conseil régional du Gush Etsion a insisté sur les relations qu’il entretient avec ses voisins arabes. « Nous les respectons et voulons vivre en bonne intelligence avec eux ».



En compagnie du rabbin Struc, le porte-parole de la communauté juive de Hébron, Noam Arnon, a reçu la mission dans la synagogue Avraham Avinu. Fondée au 6ème siècle par des Juifs qui avaient fui l’inquisition espagnole, la synagogue fut détruite par les arabes lors du pogrom de 1929. Elle a été reconstruite il y a peu. Le représentant des Juifs de Hevron a déploré la position des différents gouvernements israéliens, y compris l’actuel, qui empêche toute nouvelle construction juive a Hébron.



Photo (Zeev Sternhell) : D.R.