Le CRIF en action
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Publié le 4 Septembre 2008

Le CRIF se prépare pour la conférence de Genève chargée du suivi de celle de Durban

Du 20 au 24 avril 2009 aura lieu à Genève la conférence de l’Onu chargée du suivi de celle de Durban, qui fut, en 2001, le lieu de débordements antisémites. Sous l’autorité de Richard Prasquier, son président, le CRIF a mis en place un groupe de liaison depuis plusieurs mois.


Dans le cadre d’une réunion exceptionnelle de cette structure que coordonne Marc Knobel, le CRIF a reçu, le 3 septembre 2008, le directeur de l’organisation UN Watch, Hillel Neuer.
En présence du président du CRIF, Richard Pasquier, du directeur général, Haïm Musicant, de Nathalie Cohen-Beizerman et Jean-Pierre Allali, membres du bureau exécutif et de nombreux responsables associatifs, Hillel Neuer a tenu tout d’abord à insister sur le rôle essentiel que doit jouer le CRIF, compte tenu de la place qu’occupe actuellement la France à la présidence de l’Union européenne, dans l’action à mener d’ici avril 2009. Le directeur de UN Watch a rappelé pour s’en féliciter la présence d’une importante délégation du CRIF à Genève en mai dernier à une réunion internationale préparée par cette organisation.
Hillel Neuer s’est félicité de la fermeté de Nicolas Sarkozy .Lors du diner du CRIF, le 13 février 2008, le président de la République avait en effet déclaré : «Vous avez rappelé, Monsieur le Président, le traumatisme de la conférence de Durban de 2001, et les débordements intolérables qui ont fait de cette conférence une tribune contre l’Etat d’Israël. Une conférence de suivi est prévue pour 2009. Je n’accepterai pas que les dérives et les outrances de 2001 se répètent. La France présidera l’Union européenne dans les derniers mois précédant la conférence. Elle saura se désengager du processus si nos exigences ne sont pas prises en compte ».
Par la suite, le chef de l’Etat a confirmé la position de la France qui a été relayée par Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères en charge des Droits de l’Homme.
Emanation de l’American Jewish Committee, dont la représentante en France Valérie Hoffenberg participait à la réunion, UN Watch, fondé en 1993 par Maurice Abrams, ambassadeur des Etats-Unis à Genève et qui agit dans le cadre des principes de l’ONU, s’est donné pour tâche de promouvoir les Droits de l’Homme partout dans le monde : lutte contre l’antisémitisme, contre l’antisionisme et pour un traitement équilibré d’Israël, mais intervient aussi à propos du Darfour, du Tibet, de Cuba où des journalistes sont emprisonnés ou encore du Zimbabwe.
Cette action ferme de UN Watch est néanmoins rendue difficile du fait que la commission des Droits de l’Homme n’est pas vraiment digne de ce nom. On l’a encore vu à la conférence préparatoire d’Abuja au Nigéria où les mêmes travers ont été relevés.
Seul le Canada a annoncé qu’il boycottera la conférence de Genève. Hillel Neuer a tenu à souligner que le Premier ministre du Canada, Steven Harper, est aujourd’hui le soutien mondial numéro 1 d’Israël. La position des Etats-Unis et d’Israël est similaire. Une non-participation se dessine avec 80% de chances d’être effective, « à moins qu’il soit établi que Durban 2 ne sera pas antisémite », ce qui a peu de chance d’être prouvé par avance.
En Europe, la France, la Grande-Bretagne (par le biais du ministre Jim Murphy) et les Pays-Bas, répètent à qui veut l’entendre qu’en cas de reproduction de Durban 1, ce sera « non ». Ce message de fermeté a été semble-t-il entendu par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon et par son équipe ainsi que par l’ensemble des pays arabes et africains.
Dans l’ensemble, les actions entreprises en France et ailleurs dans le monde ont un effet positif mais « Il faut rester ferme et continuer » estimé Hillel Neuer.
De nombreux responsables se sont associés à cette réunion dont Yves Kamami, vice-président du B’nai B’rith Europe et membre du comité directeur du CRIF, David Lévy Bentollila, ancien président du B’nai B’rith européen et Jacques Jacubert, président du B’nai B’rith. France, accompagnés d’une forte délégation de cette organisation, Shimon Samuels, du Centre Simon Wiesenthal, le président de l’UEJF, Raphaël Haddad ainsi que Pierre Lévy, délégué alsacien du CRIF, venu tout spécialement de Strasbourg.