« Ils croyaient en la République ; ils ont été trahis », a dit en l’occurrence M. Leonardo Caruso, directeur de l’Ecole de la rue Legendre. « Le temps règle bien des choses ; il faut remplacer l’absence par le souvenir (…) Le danger c’est l’ignorance, la passivité. La mémoire est la sentinelle de l’esprit », a-t-il ajouté, rendant hommage aux Justes et en saluant le travail de mémoire de celles qui sont venues témoigner devant les élèves : Francine Christophe et Rachel Jedyniak.
« La mémoire se travaille et se construit par l’émotion, le témoignage et la connaissance », a dit l’Inspecteur d’Académie, M. Duthy. Pour Annie Widory, «les enfants sont les dépositaires de la mémoire qui leur a été transmise ». Pour le maire du 17ème°, Brigitte Kuster, s’adressant aux enfants : « Nous sommes là pour rappeler mais surtout pour ne pas oublier l’extermination planifiée de Juifs dans toute l’Europe et les 11.000 enfants juifs déportés de France ». C’est uniquement aux enfants que s’est adressé Francine Christophe en les mettant en garde contre les négationnistes. Elle a rappelé le geste protecteur venu de la part de la directrice de l’école de la rue Jouffroy dont elle était élève, Mme Perrin, alors qu’elle portait l’infamante étoile jaune. « Chers enfants, si je vais dans les écoles, c’est parce que je vous aime ! », a-t-elle conclu. Un mot sur les enfants de CM1 et CM2. S’ils étaient à ce point remarquable dans l’interprétation de chants et de textes, il faut en féliciter l’Education nationale en général et les enseignants de cette école en particulier, qui ont préparé, avec les enfants, une exposition autour du thème de la déportation des enfants juifs. La dernière à prendre la parole était Catherine Vieu-Charier qui, dans son propos, a mit l’accent sur la responsabilité de Vichy dans la déportation de Juifs de France. « Il faut combattre toute forme de racisme ; l’antisémitisme étant un racisme spécifique (…) Il faut combattre ceux qui nient la vérité », a-t-elle déclaré. La représente du Maire de Paris a rappelé que la laïcité et l’école sont les fondements de la République. De même que tous les orateurs qui l’ont précédée, elle a rendu un hommage à l’aboutissement d’un long travail de mémoire fait par Serge Klarsfeld en y associant son épouse Beate.
Les enfants juifs déportés dont les noms ont été gravés sur les plaques commémoratives ;
Rue Legendre :
Béraha Albert 10 ans
Frydman Robert 16 ans
Nahon Albert 10 ans
Wecsler Jacques 8 ans
Ecole Maternelle rue Saussure
Beraha Michèle 9 ans
Beraha Monique 5 ans
Nahon Maurice 6 ans
Photo : D.R.