Jean-Pierre Allali a brossé un tableau général et a indiqué que tous les conflits engendraient leur lot de réfugiés. La Seconde Guerre mondiale a provoqué 70 millions de réfugiés c’est-à-dire des personnes qui ont quitté leurs lieux d’origine et n’ont pas pu y retourner. 9 millions de sikhs et d’hindous ont quitté le Pakistan pour l’Inde en 1947, et 7 millions de musulmans ont fait le trajet inverse. La guerre des Balkans a provoqué l’échange de population minoritaire : 1 250 000 Grecs et 500 000 Turcs. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Finlande a perdu une part importante de son territoire, la Carélie et a récupéré 400 000 personnes. Jean-Pierre Allali a également cité les boat people à la fin des années 70 et plus récemment la Yougoslavie et le Soudan.
Entre 1850 et 1950, on comptait 150 millions de réfugiés ; les Palestiniens en représentaient 5%. Depuis 1950, on compte 24 millions de réfugiés ; les Palestiniens en représentent 17 %. On peut s'interroger sur le fait que les autres réfugiés ont été intégrés aux pays d'accueil, alors que les Palestiniens ont conservé leur statut de réfugiés au milieu d'une population arabe très proche de leur identité.
Jean-Pierre Allali a rappelé que l’idée sioniste était bien antérieure à la Shoah. Les Juifs ont acheté les terres morceau par morceau dans un endroit où il n’y a jamais eu une entité étatique spécifique. Des conflits ont éclaté et des solutions ont dû être cherchées au niveau international. Même si le plan qui en résultait ne correspondait pas aux attentes du « pré-gouvernement » juif à l’époque, la solution de deux Etats permettait d’avoir un Etat juif, 2000 après sa disparition. Le grand mufti de l’époque avait incité les Palestiniens à quitter leur territoire quand les Juifs auraient été éliminés.
La guerre qui a suivi la proclamation de l’Etat d’Israël lui a donné l’occasion de déterminer ses frontières. Aujourd’hui, 20 % de la population d’Israël est d'origine palestinienne.
Il faut rappeler que l’office de l’ONU, UNNRWA, a facilité cette situation en outrepassant les règles relatives aux réfugiés. Cet office considère comme réfugié palestinien, toutes les personnes qui ont été déplacées de plus de deux kilomètres ! D’autre part, le statut de réfugié palestinien se transmet de génération en génération, de père en fils, ce qui ne fait qu’augmenter artificiellement leur nombre.
En contre point, Jean-Pierre Allali a parlé des Juifs chassés des pays d’islam, spoliés de leur terre et a montré que ces réfugiés ont su prendre leur destin en main. Dans beaucoup de pays, on a cherché à les faire partir à l’instar de la Tunisie où un décret de Bourguiba a dissous la communauté juive. Un million de personnes ont quitté les pays arabes pour Israël. Il convient que les Palestiniens renoncent au droit au retour et que soit créé un Etat palestinien viable à coté de celui d’Israël.